[28/01/2008 18:50:32] PARIS (AFP) Le taux d’inflation a atteint 1,5% en 2007, une moyenne relativement modérée contrastant avec la récente envolée des prix à la consommation mais qui s’explique notamment par un niveau d’inflation très bas au début de l’année dernière. Ce chiffre est conforme aux dernières prévisions de l’Institut national de la statistique (Insee) mais tout de même supérieur à celles du gouvernement, qui avait tablé sur un taux de 1,3% pour la construction de son budget 2007, après 1,6% d’augmentation des prix en 2006 et 1,8% en 2005. La progression de l’inflation sur l’ensemble de l’année dernière reste toutefois très modeste en comparaison avec la hausse des prix enregistrée ces derniers mois (+2,6% en décembre 2007 par rapport à décembre 2006) et du pic de 3% attendu en février 2008, sous l’effet de l’envolée des cours du pétrole et de l’alimentation. Paradoxe statistique: la France enregistre son inflation annuelle la plus faible depuis 1999 alors qu’elle vient de battre le record de la plus forte hausse des prix mensuelle depuis mai 2004. “C’est mathématique”: l’inflation était restée très faible durant tout le premier semestre 2007 et elle tire donc la moyenne annuelle à la baisse, explique Eric Dubois, chef du département conjoncture à l’Insee. “La principale explication de ce phénomène, c’est que jusqu’à l’été dernier, les prix du pétrole ont été relativement sages par rapport aux années précédentes”, résume-t-il. En décembre, la hausse sur douze mois atteint 17,1% pour les seuls produits pétroliers. Mais sur l’ensemble de 2007, elle est de seulement 1,5% en moyenne, contre 6,8% en 2006… “La hausse des prix du pétrole, c’est un phénomène de fin d’année (en hiver, la demande est la plus élevée et tire les cours à la hausse, ndlr) mais qui sur l’ensemble de l’année se voit assez peu, d’autant moins qu’ils sont restés assez bas tout le début de l’année”, explique M. Dubois. Les derniers chiffres des prix à la consommation en “glissement annuel” (progression sur un mois par rapport au même mois de l’année précédente) sont nettement au-dessus de la moyenne annuelle mais cela ne devrait pas peser outre mesure sur le taux d’inflation moyen de 2008, estime l’économiste. “Si on reste au niveau de ces derniers mois, on aura une inflation un petit peu supérieure à celle qu’on a eue en 2007”, selon M. Dubois. “Ce qui est probable, c’est que le chiffre sera plus haut, mais de toutes façons, on n’atteindra pas des taux d’inflation historiquement élevés, ça c’est sûr”, poursuit-il. Mathieu Kaiser, économiste chez BNP-Paribas, pronostique quant à lui une inflation moyenne de 2,5% pour cette année. Autre phénomène, “exceptionnel” celui-là, responsable selon Eric Dubois de la récente hausse de l’inflation: l’envolée des matières premières agricoles qui se diffuse dans les prix des produits alimentaires transformés. Si les prix de l’alimentation ne progressent ainsi que de 1,4% en moyenne sur 2007, la hausse sur douze mois atteint 3,1% en décembre. Malgré tout, cette accélération des prix, qui devrait se maintenir au cours des mois qui viennent, rogne mécaniquement le pouvoir d’achat des Français. D’autant que les prix qui augmentent le plus “sont ceux du quotidien (énergie, alimentation, loyers), qui représentent une part importante dans les dépenses des ménages les plus modestes”, soulignait récemment l’économiste Marc Touati. Les loyers d’habitation ont ainsi progressé de 3,2% en 2007, soit plus du double du taux d’inflation moyen. |
||
|