Société Générale : Jérôme Kerviel admet avoir “dissimulé” mais nie tout enrichissement

 
 
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Photo non datée du courtier de la Société Générale Jérôme Kerviel

[28/01/2008 11:42:03] PARIS (AFP) Jérôme Kerviel, le trader accusé par la Société Générale d’être l’auteur d’une fraude record, a “admis” lors de sa garde à vue avoir agi pour “dissimuler” ses opérations sur le marché, a annoncé lundi le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.

Mais il “n’a pas agi à son profit direct et personnel”, selon les explications qu’il a fournies aux enquêteurs, a indiqué M. Marin lors d’une conférence de presse.

M. Kerviel espérait néanmoins apparaître comme un trader d’exception et obtenir des primes de rendement supérieures” pouvant atteindre “300.000 euros pour 2007”, a encore affirmé le procureur.

Il est apparu que le trader a commencé à “prendre des positions non admises par la banque” dès la fin de l’année 2005.

Le procureur de Paris a annoncé que le parquet allait demander son placement en détention provisoire.

Le parquet de Paris a également ouvert une information judiciaire notamment “pour faux et usage de faux” et “introduction dans un système automatisé de données informatiques”, a ajouté M. Marin.

Mais selon le procureur, l’enquête “ne démontre pas une absolue défaillance des systèmes (de protection, ndlr) de la Société Générale”.

L’avocat de Jérôme Kerviel, Christian Charrière- Bournazel, s’était déclaré lundi matin “convaincu” que Jérôme Kerviel, serait remis en liberté à l’issue de sa garde à vue qui devrait intervenir cette après-midi.

Interviewé juste avant lui, le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, a qualifié M. Kerviel de “fraudeur formidablement dissimulateur” pour expliquer comment le trader de 31 ans avait réussi à déjouer tous les systèmes de contrôles internes.

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Photo prise le 6 décembre 2007 à Paris de l’avocat de Jérôme Kerviel, Me Christian Charriere-Bournazel (Photo : Joel Saget)

“Daniel Bouton prend la responsabilité des propos qu’il tient et qui sont diffamatoires”, a réagi Me Charrière-Bournazel. Jérôme Kerviel “est un garçon qui n’a pris aucun intérêt personnel, aucun centime, tout le monde le sait. L’expression de fraudeur est tout à fait déplacée et l’attitude de la banque, elle, est incompréhensible”, a poursuivi l’avocat.

Les deux conseils de M. Kerviel accusent la banque de vouloir “élever un écran de fumée qui détournerait l’attention du public de pertes beaucoup plus substantielles qu’elle a accumulées ces derniers mois, notamment dans l’invraisemblable équipée des subprimes”. “Je dis une chose que nous démontrerons”, a assuré Me Charrière-Bournazel.

 28/01/2008 11:42:03 – © 2008 AFP