Mauritanie, Libéria,
Ethiopie et Mozambique, ce sont les pays inscrits sur le périple africain du
président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, cette semaine.
Selon Herbert Boh, le
porte-parole de l’institution financière internationale, à la différence des
trois autres pays inscrits dans l’agenda du président de la BM, le choix de
la Mauritanie est dû au fait que dans ce pays les programmes de la Banque en
soutien au développement de l’économie et des investissements, ainsi que
l’expansion de la transparence dans la gestion des ressources naturelles se
développement assez bien.
Par contre pour le
Liberia, il s’agit d’un pays post-conflit, où la Banque soutient des
programmes de bonne gouvernance, de reconstruction, etc., et ce depuis
l’élection de la toute première présidente africaine. Et à l’instar du
Libéria, dans les autres pays également M. Zoellick abordera avec ses
interlocuteurs des problèmes de reconstruction, de développement économique
et social tout en mettant en exergue les conflits comme cause essentiel du
retard en Afrique, souligne-t-on à la Banque mondiale. «… La banque
souhaiterait travailler d’avantage pour prévenir les conflits».
Certes on peut saluer
cette tournée africaine du président de la BM, mais soutenir que le retard
en termes de développement du continent africain est dû aux différents
conflits est un argument qui ne tient pas route, car si cet argument est
valable pour certains pays (Angola, Mozambique, et à un moindre degré
l’Ethiopie), il ne l’est pas pour la majorité des pays du continent. Parce
qu’il ne faut pas avoir une vue courte sur la situation de l’Afrique, si
certains pays n’ont déstabilisés par des conflits internes que ces
dix-quinze dernières années, alors qu’ils sont indépendants depuis 30 ans.
Dans ce cas, la question qui se pose est : qu’ont-ils fait pour se
développer ? Rien, répondons-nous.
Regardons des pays comme
le Zaïre de Mobutu, le Gabon, la Guinée, le Ghana, le Sénégal, le mali, le
Cameroun, le Nigeria, le Congo-Brazzaville, la Sierra Leone… ce sont des
pays dotés d’immenses ressources naturelles mais qui figurent parmi les pays
pauvres de la planète.
De ce fait, nous estimons
qu’il faut parler en Afrique plutôt de problème de bonne gouvernance
économique et politique que de conflits pour expliquer le retard du
continent en matière de développement. Ainsi, le rôle fondamental que
doivent et devront jouer les institutions financières internationales pour
que l’Afrique se développent c’est de faire asseoir ou plutôt faire en sorte
que la bonne gouvernance économique et politique soit érigée en priorité
absolue en Afrique. Sinon l’Afrique sera ce qu’elle a été, ce qu’elle est,
c’est-à-dire un continent pauvre, voire pire.
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