[28/01/2008 20:20:56] NEW YORK (AFP) La Bourse de Chicago, le Chicago Mercantile Exchange (CME), négocie le rachat du Nymex, le marché new-yorkais du pétrole et des matières premières, pour environ 11 milliards de dollars, qui serait l’une des plus grosses des récentes méga-fusions entre Bourses mondiales. Le Nymex est un acteur important des transactions sur le pétrole et les métaux, et contrairement à ses grands concurrents déjà passés au tout-électronique, il dispose encore de salles de marché à New York. Contraint de s’adosser à une place plus importante pour survivre, il était courtisé depuis l’été dernier par diverses places boursières, et les analystes s’attendaient à un prix d’achat supérieur, de 13 à 15 milliards. Mais la récente baisse des marchés avait semblé éloigner un éventuel rachat. CME offre aux actionnaires du Nymex l’équivalent de 11,3 milliards, en cash et en actions, soit une prime de 11% sur le cours de Nymex vendredi soir. L’offre se décompose en 36 dollars en liquide et 0,1323 action CME par titre Nymex, soit l’équivalent de 119,2 dollars par action Nymex. CME Group a indiqué vouloir maintenir les parquets du Nymex à New York. L’accord prévoit aussi que le Nymex rachète les parts des 816 investisseurs membres du marché pour un maximum de 500 millions. Le CME Group continue ainsi de grossir à coup de mégas-fusions. Il est lui même né de la fusion l’été dernier entre le Chicago Board of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME), créant la première Bourse mondiale par la capitalisation. Ce rachat renforce aussi sa place comme acteur majeur sur le marché des produits dérivés américains, des instruments financiers en plein essor, qui permettent de parier sur l’évolution des prix de l’immobilier aussi bien que sur les évolutions climatiques. C’est largement pour se développer sur ce marché porteur que la Bourse de New York, le NYSE, avait absorbé l’européen Euronext, un leader du secteur. CME Group a déjà une capitalisation boursière de 34,3 milliards de dollars, contre 20,4 milliards pour NYSE-Euronext et seulement 4,9 milliards pour le Nasdaq, le troisième grand pôle boursier américain. Les places boursières étaient auparavant détenues par leurs utilisateurs, mais depuis quelques années elles appartiennent à des investisseurs soucieux de les rendre internationales, pour répondre aux besoins des entreprises de se coter à l’échelle mondiale. L’offre de CME sur le Nymex est la dernière en date d’une cascade de fusions entre les Bourses mondiales, et en particulier américaines. Il y a deux semaines, NYSE-Euronext a annoncé le rachat de son petit rival, l’American Stock Exchange, pour 260 millions de dollars. Et en décembre la Bourse de Toronto a conclu le rachat de la Bourse de Montréal pour un peu plus de 1,3 milliard de dollars US. Le Nasdaq a repris, lui, la Bourse de Boston pour 61 millions et la Bourse de Philadelphie pour 652 millions. L’an dernier a déjà vu des mariages majeurs: celui du New York Stock Exchange et de l’européen Euronext, pour 10,7 milliards d’euros, ainsi que l’alliance entre le Nasdaq, la bourse électronique américaine, et son homologue de Dubaï pour racheter la place scandinave OMX pour 3,4 mds d’euros. Dubai doit parallèlement prendre 19,9% du Nasdaq. Dubai et un autre fonds souverain du Golfe, celui du Qatar, ont racheté plus d’un tiers de la Bourse de Londres, qui aussitôt a racheté la Bourse de Milan. Le rachat du Nymex n’est pas encore acquis: la Bourse de Chicago a conclu un accord pour 3O jours de négociations exclusives, mais les analystes n’excluent pas des surenchères, notamment de son grand rival, l’Intercontinental Exchange. En incluant le CBOT, le CME a traité l’an dernier en moyenne 11 millions de contrat par jour dont 80% sous forme de transactions électroniques. |
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