[29/01/2008 10:14:49] BRUXELLES (AFP) Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso compte mettre en garde contre tout plan de relance économique “artificiel” dans l’UE face à la crise financière, lors du mini-sommet économique prévu dans la soirée à Londres, a-t-il indiqué mardi. Il plaidera à cette occasion pour que l’Union européenne évite “toute sorte de stimulation artificielle” de l’activité économique et maintienne son cap actuel, car tout changement risquerait au final d’être contre-productif pour la croissance, a-t-il déclaré lors d’une conférence à Bruxelles. Des voix ont commencé à s’élever en Europe pour réclamer un plan de relance similaire à celui annoncé Etats-Unis par le président George W. Bush, avec quelque 140 milliards de dollars d’allègements fiscaux. “La zone euro doit se protéger contre les risques de récession”, ont récemment affirmé les députés européens socialistes dans un communiqué. “L’Union a besoin d’une réaction coordonnée des ministres des Finances de la zone euro pour relancer la demande intérieure”, a ajouté la présidente socialiste de la commission des affaires économiques du parlement, Pervenche Béres. Le Premier ministre britannique Gordon Brown reçoit mardi soir à Londres les principaux dirigeants européens pour un mini-sommet consacré à la crise financière mondiale, avec en toile de fond le scandale à la Société Générale, le tout en pleine tourmente sur les marchés boursiers. L’UE “n’est pas complètement immunisée face à un ralentissement économique aux Etats-Unis”, a reconnu M. Barroso, en confirmant que la Commission allait revoir en baisse le mois prochain sa prévision de croissance 2008. En novembre, Bruxelles tablait sur 2,4% dans l’UE cette année, et 2,2% en zone euro. Toutefois, M. Barroso a jugé que l’Europe ne risque pas en l’état de récession. “Personne ne parle de récession en Europe”, a-t-il dit. “Oui, il y a des turbulences financières sur les marchés financiers” mais en Europe “il n’y a aucune raison de se précipiter sur les bateaux de secours”, a souligné le président de la Commission. M. Barroso a précisé vouloir adresser à Londres un message de “confiance” et en même temps de vigilance face aux turbulences actuelles. Le ministre des finances slovène Andrej Bajuk, dont le pays préside l’UE, s’est aussi voulu serein. Il a estimé qu’il n’y avait “aucun signe que (la récession) devienne une réalité à l’heure actuelle” aux Etats-Unis et jugé qu’il serait “totalement erroné de vouloir mettre en cause l’internationalisation des services financiers pour la situation actuelle sur les marchés”. Il s’exprimait devant des journalistes au Parlement européen à Bruxelles. |
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