Madrid, nouveau vivier européen des testeurs de jeux vidéo

 
 
[30/01/2008 09:37:32] MADRID (AFP)

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Deux personnes testent un jeu vidéo (Photo : Jean-Pierre Muller)

Madrid est à la mode. Alors que l’industrie du jeu vidéo explose, la capitale espagnole a été choisie par le leader américain du divertissement virtuel, Electronic Arts (EA), pour héberger l’une des plus importantes ruches de testeurs de jeux vidéo en Europe.

Entre 200 à 400 personnes selon l’époque de l’année, principalement des jeunes de vingt pays européens, s’activent dans cette sorte de fabrique high-tech du Père Noël aux secrets jalousement gardés par une sécurité omniprésente.

Le “Centre européen de services de développement d’EA”, inauguré officiellement le 15 octobre 2007, s’étend sur 6.000 m2 dans un ensemble récent de bureaux coincés entre deux rocades.

Cette ruche est compartimentée en cinq départements : production, ingénierie, contrôle de qualité multi-langues, certification et localisation.

Derrière la porte d’entrée métallique, sans la moindre inscription, tout n’est que design –couleurs voyantes pour le mobilier sur murs blancs– et multitude de portes.

Pour entrer ou sortir, une carte d’accès magnétique est indispensable, afin de prévenir tout vol ou espionnage industriel.

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Un homme s’apprête à tester un jeu d’Electronic Arts, le 24 octobre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Electronic Arts est le concepteur de certains des jeux vidéos les plus vendus au monde : Fifa, Sims, Harry Potter, Les Simpsons, etc.

L’outil de travail principal, l’ordinateur, est omniprésent. A chacun des six étages, une salle de détente a été aménagée, avec un coin cuisine et un coin jeux : une table de billard, un jeu de fléchettes et bien sûr des consoles.

“Après des heures de travail, quand ils ont dix minutes de pause, ils jouent”, assure Jaime Giné, vice-président international des services de développement d’Electronic Arts.

“Nous avons décidé il y a quelques années qu’il fallait centraliser tous nos services”, explique-t-il à l’AFP.

Madrid a été choisie en septembre 2006 pour abriter ce centre, devançant au total 27 villes et s’imposant en finale contre Londres, Prague et Varsovie, pour sa situation géographique et son pouvoir d’attraction.

Electronic Arts y a mis l’accent sur le contrôle multi-langues. Chaque jeu, conçu en anglais, est traduit, parfois jusque dans 17 langues européennes.

Mais le traducteur n’a accès qu’aux voix des personnages et au texte écrit qui guide le joueur dans l’aventure, pas aux images de synthèse.

“Notre travail est de vérifier que la traduction colle au contexte et au déroulement du jeu”, explique Laurent Gabas, “testeur” français de 25 ans, qui travaille depuis l’été 2007 au centre EA.

“Ici, tout le monde a un profil différent, même s’il y a bien sûr le gars pour qui le jeu vidéo, c’est sa vie”, ajoute cet ancien étudiant en langues étrangères appliquées, qui avoue ne pas avoir de console chez lui.

“Il ne faut pas forcément de grandes connaissances techniques”, glisse Laurent. “Il suffit d’être attentif, avoir un bon niveau de français et savoir parler anglais”, abonde sa collègue et compatriote Julie Dat, 26 ans, qui a quitté sa ville de Tarbes pour s’installer à Madrid.

Selon des chiffres d’Electronic Arts, il y a 8,8 millions “d’aficionados” du jeu vidéo au pays des taureaux, soit un espagnol sur cinq.

Et 32% des joueurs espagnols sont des joueuses, ce qui correspond à la tendance globale de l’intérêt grandissant des femmes pour la manette.

2007 restera comme une année exceptionnelle pour les jeux vidéo, dont les ventes ont atteint un record de 17,9 milliards de dollars. Chez les fabricants de consoles, Nintendo a fait mieux que ses concurrents Microsoft et Sony.

Electronic Arts et son centre madrilène, qui gère environ 50 jeux à l’année, peuvent se frotter les mains : ils fournissent les trois fabricants.

 30/01/2008 09:37:32 – © 2008 AFP