[30/01/2008 12:34:17] GENEVE (AFP) La crise du crédit immobilier américain “subprime” a fait subir à la plus grande banque suisse, UBS, la première perte annuelle de son histoire, avec un déficit de 4,4 milliards de francs suisses (2,75 milliards d’euros) pour 2007. Pour le seul quatrième trimestre, UBS devrait enregistrer une perte nette d’environ 12,5 milliards (7,8 milliards d’euros), a annoncé le groupe mercredi dans un communiqué publié deux semaines avant l’annonce officielle de ses résultats annuels. La banque a expliqué qu’elle avait perdu près de 12 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros) dans la débacle des prêts hypothécaires subprime et près de 2 milliards supplémentaires dans d’autres investissements sur le marché du crédit immobilier américain. “Au cours du quatrième trimestre 2007, UBS a réduit le bilan et les actifs pondérés en fonction du risque, ce qui a comporté la vente de certaines positions à perte”, a rapporté la banque. UBS publiera ses résultats complets le 14 février. En 2006, la banque avait dégagé un bénéfice net de 11,5 milliards de francs suisses. Prise au piège de la crise du crédit immobilier américain, UBS avait déjà annoncé à l’automne des dépréciations d’actifs à hauteur de 9,3 milliards d’euros et averti qu’elle pourrait terminer 2007 dans le rouge. Christine Schmid, spécialiste des banques au Crédit Suisse, estime qu’UBS reste exposée à hauteur de 25 milliards de dollars au marché immobilier américain, contre 39 milliards à fin septembre. “Il pourrait y avoir de nouvelles dépréciations, mais de moindre ampleur”, prévoit l’analyste. Selon elle, la dépréciation supplémentaire de 2 milliards annoncée mercredi pour les “subprime” n’est pas une surprise, mais les 2 milliards perdus dans les autres secteurs du crédit immobilier sont source de préoccupation. Après avoir ouvert en baisse de près de 4%, le titre UBS reculait de 1,24% à 46,22 francs suisses à la mi-journée, sur un marché en hausse de 0,20%. Pour les analystes de la banque Vontobel, la perte annoncée pour 2007 est “nettement plus lourde qu’anticipé” par le marché et “le titre UBS risque d’en prendre un coup”. A la recherche d’argent frais, la banque a annoncé le 10 décembre l’émission d’un emprunt obligataire convertible en actions de 13 milliards de francs suisses (7,8 milliards d’euros). Ce montant doit être souscrit à hauteur de 11,5 milliards de francs par le fonds d’investissement public singapourien GIC, qui deviendrait ainsi le premier actionnaire de l’UBS avec environ 9% du capital, et par un investisseur anonyme du Moyen-Orient. Selon des informations de presse, ce dernier serait saoudien, voire un membre de la famille royale saoudienne. Ce dispositif, contesté par certains actionnaires, doit être approuvé lors d’une assemblée générale le 27 février. Selon un courtier zurichois, l’UBS a pu décider d’annoncer sa perte dès ce mercredi afin de convaincre les actionnaires que la banque a un pressant besoin d’argent en prévision de l’assemblée générale qui s’annonce difficile pour la direction. |
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