Juncker craint une situation difficile pour l’économie européenne si l’écart des taux se creuse

 
 
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Jean-Claude Juncker le 14 décembre 2007 à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg)

[31/01/2008 08:58:20] PARIS (AFP) Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a estimé jeudi, après la nouvelle baisse des taux aux Etats-Unis, que si l’écart de taux avec l’Europe se creusait “dramatiquement”, cela rendrait la situation “difficile” pour l’économie européenne.

M. Juncker a rappelé sur Europe 1 que la Banque centrale européenne (BCE) n’avait “pas un objectif de taux de change en soi”. Elle “a pour objectif principal d’assurer la stabilité des prix”, a-t-il dit.

“Elle veillera à ne pas quitter le domaine propre de ses compétences (…), tout en ayant sur le radar l’évolution des taux de change”, a aussitôt ajouté le Premier ministre luxembourgeois. “Bien sûr, si l’écart se creusait dramatiquement, nous aurions (…) une situation qui deviendrait de plus en plus difficile pour l’industrie exportatrice européenne”, a-t-il poursuivi. Il a souligné que les gouvernements européens étaient “en dialogue permanent avec la Banque centrale parce que la politique des taux d’intérêt relève de la double compétence de la banque et des gouvernements”.

La Fed a abaissé mercredi son taux directeur d’un demi-point à 3%, en notant les tensions “considérables” persistant sur les marchés financiers et les risques qui pèsent encore sur la croissance. Le principal taux directeur de la BCE est à 4% depuis juin dernier.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, avait laissé entendre la semaine dernière qu’une baisse de taux, contrairement aux Etats-Unis, n’était pas au programme en zone euro.

M. Juncker a aussi estimé que “l’analyse” de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de l’administration américaine sur les risques de récession était “la bonne”. “Les Américains sont à la veille d’une récession économique, donc tous les moyens doivent être mobilisés pour essayer d’en limiter les effets dévastateurs”, a-t-il dit. Il a estimé que le “double paquet” politique, avec le plan de relance du président George Bush, et “monétaire”, avec la baisse des taux, “ne va pas manquer de produire ses effets”.

Tout en estimant que “s’il réussit, les effets” du ralentissement américain “sur l’économie réelle européenne resteront limités”, M. Juncker a indiqué que la croissance en Europe en 2008 serait “inférieure aux performances en 2007 et 2006”.

 31/01/2008 08:58:20 – © 2008 AFP