La Bourse de Paris cède 0,08 %, le secteur financier au centre des craintes

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[31/01/2008 17:42:48] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a fini en petite baisse jeudi, l’indice CAC 40 cédant 0,08% dans un marché affecté par une série de mauvaises nouvelles sur les rehausseurs de crédit américains, et dépourvu de tout soutien macroéconomique.

L’indice parisien a perdu 3,78 points à 4.869,79 points, dans un volume d’échanges élevé de 7,95 milliards d’euros, malgré un redressement en fin de séance dans le sillage de Wall Street. Le CAC 40 reste englué dans la fourchette 4.700-4.950 points depuis son “lundi noir” du 21 janvier.

Londres a pris 0,73%, Francfort a abandonné 0,34% et l’Eurostoxx 50 a gagné 0,24%.

“La sphère financière emmène tout sur son passage, maintenant que les craintes sur les rehausseurs de crédit refont surface” et menacent de faire chuter la valeur des titres garantis par ces sociétés, a expliqué à l’AFP Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert.

Le rehausseur de crédit MBIA a annoncé une perte de 2,3 milliards de dollars au quatrième trimestre, due à la crise des crédits +subprime+, tandis que l’agence de notation Fitch a privé le numéro trois américain du secteur, FGIC, de sa note maximale “AAA”.

“Le marché devrait rester assez lourd pendant un certain temps, avec une volatilité historiquement élevée, puisque les statistiques sont à double sens et qu’on n’attend plus de geste des banques centrales à court terme”, a estimé M. Rozier.

En effet, la baisse de 50 points de base des taux de la Réserve fédérale américaine n’a pas suffi à “faire rebondir les marchés, puisqu’elle était déjà +pricée+ (intégrée dans les cours, ndlr) à 90 voire à 100%”, selon un vendeur d’actions parisien.

Les chiffres record de l’inflation en zone euro, à 3,2% sur un an en janvier, ont encore accru la nervosité puisqu’ils “confortent la ligne dure de la Banque centrale européenne” et repoussent la perspective d’une détente monétaire, a ajouté le gérant de Meeschaert.

Dexia (-3,71% à 16,08 euros), Crédit Agricole (-4,30% à 20,49 euros), BNP Paribas (-1,50% à 65,83 euros) et Natixis (-2,83% à 11,33 euros) ont souffert des inquiétudes sur une possible dépréciation des actifs garantis par les rehausseurs de crédit américains.

Société Générale (+1,71% à 83,20 euros) a grimpé à contre-courant du marché, BNP Paribas ayant indiqué qu’elle réfléchissait à une offre sur sa concurrente, à laquelle “toute l’Europe réfléchit”.

“Le scénario d’un rapprochement franco-français est clairement privilégié par les marchés et la fourchette qui circule pour une offre, de 92 à 100 euros par titre, paraît crédible”, a commenté Frédéric Rozier.

Michelin (-3,54% à 64,08 euros) a poursuivi sur sa lancée de la veille, pénalisé par deux notes très pessimistes de Goldman Sachs portant à la fois sur le numéro un mondial des pneumatiques et sur l’ensemble du secteur automobile européen.

Rémy Cointreau (+1,57% à 40,23 euros), France Telecom (+1,68% à 23,62 euros), L’Oréal (+2,08% à 82,46 euros) et Danone (+1,94% à 54,03 euros) ont profité de leur statut de valeurs défensives, les investisseurs recherchant “les dernières poches sécuritaires” dans un environnement troublé, selon M. Rozier.

Axa (-1,89% à 22,88 euros) a déçu avec un chiffre d’affaires de 93,63 milliards d’euros, en hausse de 20,1% en variation en données courantes et de 5,4% à données comparables.

Nexans (+4,03% à 73,25 euros) a profité de la publication de résultats annuels supérieurs aux attentes des analystes, permettant entre autres une forte augmentation du dividende versé par le fabricant de câbles.

Fimalac (-9,07% à 34,39 euros) a souffert après les annonces de sa filiale Fitch Ratings, qui va accuser une chute de 10 à 15% de son chiffre d’affaires au cours de son exercice 2007/2008, et supprimer d’ici à la fin de l’année 150 postes.

Le CAC 40 en direct

 31/01/2008 17:42:48 – © 2008 AFP