[31/01/2008 13:34:20] FRANCFORT (AFP) Le marché de l’emploi ne cesse de s’améliorer en Allemagne mais la consommation des ménages reste en berne, de quoi rendre nerveux le gouvernement qui fonde tous ses espoirs sur un rebond des dépenses privées pour soutenir l’économie. “Nous pouvons rester confiant malgré la crise bancaire et la fermeture de Nokia (à Bochum, dans l’ouest de l’Allemagne, ndlr): la relance sur le marché du travail se poursuit”, a assuré jeudi le ministre du Travail Olaf Scholz après la publication par l’agence pour l’emploi des chiffres de janvier. Le taux brut -qui fait référence dans le débat public- a certes augmenté, grimpant à 8,7% contre 8,1% en décembre. Mais c’est l’usage en hiver, où les travaux de plein air (BTP notamment) tournent au ralenti. Les chiffres en données corrigées des variations saisonnières offrent une image plus fidèle de l’état du marché. Le nombre de chômeurs en CVS a diminué de 89.000. Les économistes avaient parié sur environ deux fois moins. En conséquence, le taux en CVS tombe ainsi de 8,4% en décembre à 8,1% en janvier, son plus bas niveau depuis quinze ans. Des reculs “étonnants”, pour Costa Brunner de la banque Natixis. L’amélioration continue du marché du travail “va finir par faire décoller la demande des consommateurs”, assure Timo Klein, analyste chez Global Insight. D’autres statistiques publiées parallèlement par l’office fédéral Destatis laissent néanmoins planer un sérieux doute à ce sujet. Les ventes des commerçants ont reculé de 0,1% en décembre, période des achats de Noël, alors que les économistes s’attendaient à un rebond de 2%. “Ce n’est pas une récession aux Etats-Unis qui menace le plus l’économie allemande, c’est Monsieur Tout Le Monde”, a réagi Andreas Rees, économiste de la banque Unicredit. Un brin alarmiste sans doute, mais les inquiétudes sont justifiées. Berlin, et de nombreux experts, font tous le pari d’une conjoncture 2008 portée par les dépenses des ménages. La croissance de la première économie de la zone euro devrait ainsi atteindre 1,7% selon le gouvernement, après 2,5% en 2007 (chiffre provisoire). Or force est de constater que la baisse continue et rapide du chômage l’an passé n’a pas permis une relance de la consommation, plombée par le relèvement de la Taxe sur la valeur ajoutée de 16 à 19%, des salaires qui ont augmenté moins que l’inflation, la grimpée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires de base en fin d’année et la crise financière. “Il est clair que les consommateurs allemands continuent à ne pas dépenser, ce qui est une inquiétude pour les perspectives de l’économie étant donné une nouvelle diminution probable des exportations et de l’activité industrielle”, souligne Jennifer McKeon de Capital Economics. La majorité des économistes refusaient toutefois de céder au pessimisme. Des hausses salariales plus élevées attendues cette année, la baisse des cotisations chômage, et un assagissement progressif du taux d’inflation devraient faire repartir la machine à consommer. En janvier, les prix à la consommation ont d’ailleurs augmenté de 2,7% sur un an, selon un chiffre provisoire jeudi, un léger mieux face au mois précédent (2,8%). “Nous sommes toujours convaincus que l’évolution robuste du marché du travail et les hausses de salaires élevées cette année vont servir de carburant à la consommation”, souligne la Dekabank dans une note. Mais apparemment, “nous avançons dans la première moitié de l’année sans avoir encore retiré le frein à main”, constate la banque. |
||
|