[31/01/2008 16:53:51] WASHINGTON (AFP) Les inscriptions au chômage ont bondi la semaine dernière à leur plus haut niveau en plus de deux ans aux Etats-Unis, un signal morose pour la première économie mondiale à la veille des chiffres très attendus sur le marché de l’emploi en janvier. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont bondi de 69.000 pour atteindre 375.000 au cours de la semaine close le 26 janvier, a indiqué jeudi le département du Travail, en précisant que c’était le niveau le plus élevé depuis octobre 2005. C’est également très au-dessus des attentes des analystes, qui tablaient sur 320.000 demandes seulement, et la Bourse a plongé à l’ouverture, avant de diminuer ses pertes en cours de matinée. “Les inscriptions hebdomadaires au chômage envoient un signal d’alerte qui est proche de la récession”, a estimé l’économiste indépendant Robert Brusca. M. Brusca souligne toutefois qu’il est toujours très délicat d’interpréter les chiffres de l’emploi en janvier, car les entreprises licencient généralement à hauteur de ce qu’elles avaient embauché en décembre, avant la saison des fêtes. Le département du Travail a aussi relativisé cette hausse en assurant qu’il avait surestimé les baisses des semaines précédentes. “Il y a un problème d’ajustement saisonnier lié au jour férié en l’honneur de Martin Luther King”, qui tombait le 21 janvier, note Drew Matus de Lehman Brothers. Toutefois, ces chiffres envoient un signal préoccupant à la veille du très attendu rapport sur l’emploi de janvier. Les marchés tablent sur 70.000 créations d’emplois, après 18.000 le mois précédent. En décembre, le taux de chômage avait bondi à 5% et cette contre-performance avait fait passer au rouge tous les clignotants sur les risques de récession. Depuis, la banque centrale américaine (Fed) a abaissé drastiquement son taux directeur pour le ramener à 3% seulement, alors qu’il était encore à 4,25% il y a dix jours. En effet, si le marché du travail s’écroule, les revenus des ménages baissent et leur consommation avec, ce qui menace l’ensemble de l’économie américaine. Sur ce front, les nouvelles sont également mitigées. Jeudi, le département du Travail a fait état d’un fort ralentissement des dépenses des ménages en décembre, à +0,2% seulement par rapport à novembre, ce qui est la progression la plus faible en 15 mois. “Les consommateurs deviennent plus prudents. Une fois ajustées de l’inflation, les dépenses de consommation sont restées inchangée en décembre”, note Nigel Gault du cabinet Global Insight. De plus, les achats de biens durables (ceux qui ont une durée de vie de trois ans ou plus, comme les voitures par exemple) ont reculé, ce qui n’est pas un bon signe pour l’optimisme des ménages sur leur santé financière car ces achats nécessitent souvent de prendre un crédit. Les analystes voient toutefois un signe positif dans la hausse des revenus des ménages (+0,5% en décembre). “Les consommateurs ont les moyens de dépenser, même s’ils ne le font pas”, note M. Matus. Dernière nouvelle morose publiée jeudi, l’indice d’activité dans le secteur industriel de la région de Chicago s’est replié en janvier. “L’indice laisse penser que l’économie se dirige vers un orage de stagnation économique illuminé par des éclairs d’inflation”, a lancé Jack Bishop du cabinet Kingsbury qui présente le rapport. |
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