[31/01/2008 21:47:22] VIENNE (AFP) Les ministres du Pétrole de l’Opep arrivés jeudi à Vienne devraient opter pour le statu quo de la production à l’issue de leur réunion de vendredi, tout en exprimant de fortes craintes d’une détérioration de l’économie mondiale, qui pèserait sur la demande de pétrole. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n’a “pas besoin de changer sa production” vendredi, a estimé jeudi le ministre du Pétrole du Qatar, Abdallah al-Attiyah, à son arrivée à Vienne. Un avis partagé par la majorité de ses homologues, parmi lesquels les ministres du pétrole du Koweït, de l’Equateur, de l’Algérie, de la Libye et du Nigeria, et du Venezuela. L’hypothèse d’une baisse de la production semblait exclue pour vendredi, pour ne pas fragiliser encore plus l’économie américaine, qui menace de tomber en récession: ce n’est pas une option “possible”, a ainsi affirmé l’algérien Chakib Khelil, président de l’Opep. Mais une hausse est également improbable, alors que l’économie mondiale traverse une passe difficile, et que la consommation de pétrole risque de s’en ressentir. “Nous nous inquiétons de l’impact d’un ralentissement ou d’une récession de l’économie américaine”, a ainsi déclaré le ministre koweïtien du pétrole, Mohammed al-Aleem. Dernière mauvaise nouvelle en date, et pas des moindres: les inscriptions au chômage ont bondi la semaine dernière à leur plus haut niveau en plus de deux ans aux Etats-Unis. “Les prix (du baril de brut, ndlr) ont déjà chuté de 10 dollars” depuis le début de l’année, “et nous allons en examiner les raisons”, a-t-il expliqué. Chakib Khelil a admis que certains membres de l’Opep faisaient l’objet de “pressions politiques” pour pomper plus, notamment de la part des Américains. Une référence tacite aux pays du Golfe, principalement l’Arabie saoudite, premier producteur mondial et alliée de Washington. Mais il a ajouté que l’Opep avait “déjà fait ce qu’elle pouvait” pour aider la croissance mondiale en décidant d’augmenter son offre d’un demi-million de barils supplémentaires par jour en septembre, ce qui n’a “pas vraiment eu d’impact” sur les prix de l’or noir, a-t-il jugé. Mais après leurs records du tout début d’année, quand le baril de brut a dépassé 100 dollars pour la première fois, les prix se sont fortement repliés. Le pétrole a clôturé en baisse jeudi à New York de 58 cents à 91,75 dollars. Le cartel n’a donc pas beaucoup de marge de manoeuvre et veut se donner du temps pour voir comment évolue la situation de l’économie mondiale. “De toutes façons, cette réunion (extraordinaire) a été organisée comme filet de sécurité” par l’Opep pour faire le point sur le marché, a rappelé Bill Farren-Price, analyste de Meddley Global Advirsors. “Nous n’avons pas d’autre option maintenant”, a résumé Abdallah al-Attiyah, ajoutant toutefois qu’en mars, quand l’Opep se réunira de nouveau, “ce pourrait être une histoire différente”. Moins direct, le koweïtien Mohammed al-Aleem a estimé que “l’Opep devrait “y voir plus clair en mars”. Plusieurs pays ont laissé entendre qu’ils pourraient être en faveur d’une baisse de l’offre du cartel pour défendre les prix si la demande montre de gros signes de faiblesse, à l’instar du Venezuela, l’un des “faucons” de l’Opep, et qui prône une politique agressive sur les prix. “S’il devait y avoir, comme cela a déjà été le cas depuis le début de l’année, une baisse du prix, nous serions partisans de réduire la production et nous le proposerons probablement en mars”, a dit M. Ramirez. Les 13 membres de l’Organisation produisent actuellement 32 millions de barils par jour, environ 40% de la production mondiale de brut. La production officielle des douze membres soumis au système des quotas, dont l’Irak est exclus, se chiffre à 29,67 millions de barils par jour. |
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