L’évènement archéologique
a été créé, ces jours-ci, à Sousse. Une nécropole punique qui remonterait au
4ème-5ème siècle avant J.-C. a été découverte au musée
de Sousse à la suite des travaux d’extension et de réaménagement entrepris
au musée de la ville.
Selon nos informations,
il semble que l’étude de faisabilité technique de cette extension a été
faite un peu dans la précipitation, notamment en ce qui concerne le sondage
du site.
Même les remarques
formulées par l’entrepreneur chargé des travaux quant à la fragilité du
sous-sol n’auraient pas été entendues.
Officiellement, une
équipe d’archéologues de l’Institut National du Patrimoine (INP) est en
train de mettre au point une documentation sur cette nouvelle découverte.
Sans mettre en cause
l’utilité d’extension du musée, Samir Aounallah, chargé de recherche à l’INP,
estime impératif d’arrêter immédiatement les travaux et de donner le temps
aux archéologues de faire leur boulot et d’éclairer l’opinion publique
locale et internationale sur un élément de l’Histoire de Sousse, voire de
son identité : l’époque punique.
Pour sa part,
l’Association de sauvegarde de la médina de Sousse s’est mobilisée et
multiplie les contacts afin d’arrêter les travaux. Elle revendique la
valorisation de cette découverte et le droit des Soussiens de connaître leur
Histoire.
Pour notre part, nous
estimons que le meilleur enseignement à tirer de cet évènement est
d’instituer, dorénavant, des études d’impact archéologique à l’instar des
études d’impact écologique.
L’enjeu est de taille
lorsqu’on sait que la Tunisie s’apprête à promouvoir le tourisme
archéologique dans les régions d’intérieur du pays et à en faire une source
de revenus pour les communautés de ces contrées chargées d’intérieur.
Le pays, qui regorge de
vestiges séculaires, quelque 30 mille sites archéologiques, est en droit de
valoriser cette spécificité à travers une offre touristique traduisant mieux
la diversité du patrimoine historique de la Tunisie.
Des sites antiques comme
Bulla Regia,
Carthage,
Catacombes de Sousse,
Chemtou,
Dougga,
Gigthis,
Haïdra,
Kerkouane,
Makthar,
Oudna,
Pheradi Majus,
SbeïtlaThapsus,
Thuburbo Majus,
Utique,
Younga sont des sites de renommée internationale qui ne demandent qu’à
être promus pour attirer des touristes certes avertis et connaisseurs mais
surtout dépensiers.
Pour revenir à la
découverte du nécropole punique à Sousse, les sources antiques font mention
d’Hadrumète (actuelle Sousse) sous divers noms, sous des formes romanisées
ou hellénisées, comme Hadrumès, Hadrumètos, Adrimetum, Adrumtetum ou encore
Adrymetum.
Comme
Carthage ou
Utique, elle serait, à en suivre
Salluste (Guerre
de Jugurtha, 19) une fondation
phénicienne prospère établie par des
Tyriens. Elle devient un des principaux comptoirs puniques. Les stèles
de son
topent dédiées à
Ba’al Hammon en témoignent.
Selon le punilogue
Stéphan Gsell], la ville est
assiégée par
Agathoclès de Syracuse en
310 av. J.-C. et, en
203–202
av. J.-C.,
Scipion l’Africain y fait les préparatifs de la
bataille de Zama. Un temps liée à Carthage, elle jouit avec la conquête
romaine d’une relative autonomie et figure parmi les sept civitates liberae
de l’Afrique romaine. Elle obtient sous
Trajan le titre de
colonie honoraire.
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