[01/02/2008 19:38:11] NEW YORK (AFP) Le géant américain des logiciels Microsoft a offert de racheter le groupe internet Yahoo!, numéro deux mondial de la publicité en ligne, en présentant une offre non sollicitée de 44,6 milliards de dollars, pour rivaliser avec le leader mondial Google. Microsoft indique vendredi dans un communiqué avoir envoyé la veille une lettre présentant son offre au conseil d’administration de Yahoo!, qui s’est borné à répondre vendredi matin qu’il “examinerait très attentivement cette offre”. Le groupe de logiciels, qui domine le monde des micro-ordinateurs mondiaux avec ses logiciels Windows et Office, mais n’est qu’un nain dans la publicité en ligne, justifie son offre par le fait que ce marché “croît à un rythme très rapide et passera de 40 milliards de dollars en 2007 à 80 milliards en 2010”. Il laisse entendre qu’un mariage des deux groupes rivaliserait avec Google, mais le marché réagissait surtout à l’importance du prix offert, l’action Microsoft baissant de 3% dans les échanges électroniques d’avant bourse. “Aujourd’hui, ce marché est de plus en plus dominé par un acteur. Ensemble, Microsoft et Yahoo! peuvent offrir un choix concurrentiel tout en répondant mieux aux besoins des clients et des partenaires”, déclare Microsoft dans son communiqué. Google encaisse environ un tiers des recettes mondiales de publicité en ligne, loin devrant Yahoo! qui en empoche moins de 15%. Microsoft est loin derrière. Microsoft a proposé un rachat à la fois en cash et en actions, équivalent à 31 dollars par actions Yahoo!, une offre supérieure de 62% au cours de Bourse de Yahoo! jeudi soir. Cette offre a fait s’envoler le titre Yahoo! de 53% dans les échanges électroniques d’avant l’ouverture de la Bourse de New York, à 29,45 dollars vers 13H00 GMT, signe que les marchés y croient. Le groupe créé par Bill Gates estime qu’il pourra faire des économies de coûts d’un milliard de dollars par an en cas de fusion. Il pense possible de finaliser le rachat au cours du deuxième semestre 2008, et qu’il recevrait toutes les autorisations nécessaires des autorités de régulation. Microsoft a aussi révélé avoir déjà essayé en vain de racheter le groupe fin 2006-début 2007. “Fin 2006 et début 2007 nous avons étudié ensemble un vaste éventail de possibilités de collaboration, ces discussions reposaient sur l’idée que Microsoft et Yahoo! devaient s’allier d’une façon ou d’une autre”. (…) Nous avions discuté de nombreuses alternatives, allant des partenariats commerciaux à une proposition de fusion, que vous (Yahoo!) aviez rejeté”, continue Microsoft. Yahoo! avait alors répondu que “ce n’était pas le bon moment (…) pour entrer dans des discussions sur une acquisition”, en raison du “potentiel de hausse” du groupe. “Une année a passé, et la situation concurrentielle n’a pas changé”, lance Microsoft sans détours. Une allusion aux déboires de Yahoo!, qui s’est fait de plus en plus distancer par Google, et qui malgré le retour aux commandes de son fondateur Jerry Yang cet été, a vu son action chuter de plus de 20% en Bourse de puis novembre. Encore mardi, il annonçait des résultats en baisse. Microsoft propose une rencontre “dès que possible”, et menace d’en appeler aux actionnaires de Yahoo! en cas de refus: “selon votre réponse, Microsoft se réserve le droit de prendre toutes les mesures pour que les actionnaires de Yahoo! aient l’opportunité de réaliser la valeur de notre proposition. Les analystes estiment que Microsoft, qui tire plus de 80% de ses recettes de la vente de ses logiciels Windows et Office, cherche par tous les moyens à se diversifier, en pariant sur la publicité en ligne. Car il risque d’être à terme concurrencé par des logiciels gratuits sur l’internet, comme ceux lancés par Google ces derniers mois. Récemment, lors d’une déplacement en Europe, Steve Ballmer avait surpris en affirmant que dans les prochaines années, Microsoft voulait réaliser 25% de son chiffre d’affaires dans la publicité en ligne. Une alliance entre Microsoft et Yahoo! les rapprocherait sérieusement de Google. Selon des estimations du cabinet e-Marketer en mai dernier, à eux deux, ils autaient représenté en 2007 environ 4,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires publicitaire en ligne aux Etats-Unis (3,6 milliards pour Yahoo!, 1,3 milliard pour Microsoft), contre 6,2 milliards pour Google, hors commissions aux sites partenaires. En mai, quand avait tranpiré dans la presse les offres pressantes de Microsoft sur Yahoo!, les analystes jugeaient un rapprochement intéressant, mais difficile à réaliser. “A long terme, des logiciels de Microsoft en ligne financés par la publicité et s’appuyant sur un portail internet auraient du sens. Mais ce type de coopération pourrait coûter très cher et prendre énormément de temps”, avait commenté Emily Riley, spécialiste de la publicité en ligne pour le cabinet Jupiter Research |
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