ExxonMobil dégage le plus gros bénéfice de l’Histoire

 
 
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Une raffinerie Exxon Mobil (Photo : Scott Olson)

[01/02/2008 18:35:43] WASHINGTON (AFP) Le groupe pétrolier américain ExxonMobil a dégagé en 2007 le plus important bénéfice de l’Histoire, à 40,6 milliards de dollars, porté par la flambée des cours du brut, mais n’a pu masquer le fait que l’augmentation de sa production s’essouflait.

L’ancien record était déjà détenu par ExxonMobil, qui avait enregistré un résultat de 39,5 milliards de dollars en 2006, soit près de deux fois plus que le deuxième du classement, le conglomérat General Electric.

Le deuxième pétrolier américain, Chevron, a également publié vendredi un bénéfice record, à l’échelle de la société, à 18,6 milliards, en hausse de 9% sur l’année malgré un troisième trimestre décevant.

Les deux géants américains de l’or noir ont nettement dépassé les attentes des analystes, grâce à l’envolée des cours du pétrole brut, qui a franchi, pour la première fois, le seuil des 100 dollars début janvier.

L’activité dite amont — l’extraction et la production de gaz naturel et de pétrole — d’ExxonMobil, qui avait vu ses profits se contracter sur le troisième trimestre, s’est ainsi nettement redressé au quatrième, avec un bénéfice en hausse de 31%. Même l’aval, c’est-à-dire le raffinage et la distribution, qui avait subi un fort recul au troisième trimestre (-31%), s’est bien repris pendant les trois mois suivants (+15%).

Le PDG d’ExxonMobil, Rex Tillerson a néanmoins précisé que sur le quatrième trimestre, “l’augmentation des ventes de pétrole et de gaz naturel, ainsi que les gains réalisés sur des ventes d’actifs ont été en partie gommés par des marges réduites sur les produits chimiques”.

Bien que le bénéfice soit largement supérieur aux anticipations des analystes et d’une ampleur sans précédent, le marché n’a pas été enthousiasmé par l’annonce, l’action abandonnant 1,09% à 85,46 dollars vers 18H00 GMT. Le titre a pourtant déjà perdu près de 10% depuis fin décembre.

ExxonMobil a du reconnaître que sa production sur l’année avait diminué de 1%. Une évolution partiellement attribuable au retrait du groupe américain de la riche région pétrolière de l’Orénoque, face à la volonté du gouvernement vénézuélien d’y reprendre en main sa production de brut.

Le groupe a d’ailleurs précisé que hors cet élément, la production était en progression de 1% sur l’année.

Lors d’une conférence téléphonique, le vice-président Henry Hubble a rappelé qu’ExxonMobil avait déposé, en septembre, une demande d’arbitrage auprès de l’ICSID, organe de la Banque mondiale destiné à statuer sur des conflits entre gouvernements et investisseurs privés étrangers.

“Nous aimerions revenir à la table” des négociations avec le Venezuela, mais dans l’immédiat, “nous avons choisi la voie de l’arbitrage”, a expliqué M. Hubble.

La réappropriation des ressources pétrolières par certains états producteurs majeurs pèse sur l’activité des pétroliers. ExxonMobil a ainsi trouvé, in extremis, un accord, mi-janvier, concernant le gisement pétrolier de Kashagan, au Kazakhstan, qui implique une réduction de sa part dans ce gisement.

Le repli de la production intervient alors que M. Hubble a rappelé que le pétrolier avait lancé sept nouveaux projets en 2007 et que les investissements effectués sur l’année, notamment pour l’exploration, avaient atteint 20,9 milliards de dollars, en hausse de 5%.

Outre la question de la capacité, 2008 pourrait également être marquée par l’évolution de la perspective d’un ralentissement économique aux Etats-Unis; Jeffrey Ham, analyste de Briefing.com, soulignant que le repli du cours d’ExxonMobil depuis janvier était attribuable à ce phénomène.

 01/02/2008 18:35:43 – © 2008 AFP