Société Générale : multiples scénarios de rachat, BNP Paribas reste favorite

 
 
[01/02/2008 16:45:55] PARIS (AFP)

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Le siège de la Société Générale le 30 janvier 2008 à Nanterre (Photo : François guillot)

Rapprochement franco-français, assorti ou non d’un démantèlement, raid venu de l’étranger ou maintien de l’indépendance: les rumeurs sur l’avenir de la Société Générale foisonnaient encore vendredi, mais BNP Paribas faisait toujours la course en tête.

“Il y a beaucoup de candidats théoriquement possibles, et autant d’options que de candidats”, remarquait un analyste d’une banque européenne. Mais “en pratique, des banques capables” d’effectuer une telle acquisition “et se sentant suffisamment confiantes dans le contexte actuel pour le faire, il y en a beaucoup moins”, ajoutait-il.

Parmi les différents scénarios envisagés depuis l’affaire du trader Jérôme Kerviel qui a coûté près de 5 milliards d’euros à la Générale, l’option d’un rachat par BNP Paribas reste la préférée des analystes.

Selon la banque d’affaires Bear Stearns, un mariage entre les deux banques françaises dégagerait 2,4 milliards d’euros en réduction de coûts et bénéfices avant impôts.

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Michel Pébereau le 3 avril 2006 (Photo : Yasser al-Aayyat)

C’est aussi le choix de Brive Vandamme, analyste à la Deutsche Bank. Il souligne qu’une telle alliance permettrait à BNP Paribas de devenir la première banque de la zone euro en terme de capitalisation boursière, sans pour autant se retrouver en position de monopole.

Un problème qui pourrait se poser pour le Crédit Agricole, autre nom évoqué. La banque mutualiste est en effet déjà leader dans la banque de détail avec 25% du marché français.

Une source proche de la banque verte a indiqué vendredi qu’elle “regarde mais n’est pas à l’attaque”, après une information des Echos selon laquelle elle envisagerait de lancer une offre.

Par ailleurs, “la rumeur court d’un rachat par une banque américaine”, car le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton , “est aux Etats-Unis pour placer l’augmentation de capital” de 5,5 milliards d’euros. “Tout le monde se dit: il est allé chercher du secours”, dit un analyste.

L’hypothèse semble toutefois improbable, les banques américaines ayant déjà assez à faire avec la crise du “subprime”.Une offre d’une banque européenne semble plus crédible. “La Société Générale lui donnerait à la fois un réseau en France et une activité de Banque de financement et d’investissement solide”, estime un vendeur d’action.

A cet égard, les espagnoles Santander et BBVA, et les italiennes Unicredit et Intesa Saopolo, sont les plus souvent citées.

“Une banque étrangère présente moins de risque de télescopage avec la Banque de financement et d’investissement”, remarque un analyste. “Unicredit aurait aussi l’intérêt d’apporter une grosse complémentarité en Europe centrale et orientale”, ajoute-t-il.

Les risques d’intervention politique en cas d’offre étrangère sont toutefois un repoussoir pris très au sérieux par les analystes.

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Daniel Bouton, le 24 janvier 2008 à Paris (Photo : Martin Bureau)

Du vainqueur dépendra la question du démantèlement. Brice Vandamme estime ainsi que BNP Paribas devrait se séparer de SG CIB.

Et un raid à plusieurs n’est pas à exclure, même si “ce serait démanteler un groupe à l’identité très forte”, remarque Jean-Paul Pierret, stratégiste boursier chez Dexia Securities, alors que les salariés semblent faire bloc, comme en 1999 lors de la tentative ratée de la BNP.

A trop avoir de prétendants, la Générale pourrait-elle finalement rester seule? “Le scénario de l’indépendance est toujours possible”, estime Brice Vandamme.

Que le cours de l’action continue à monter ou que l’augmentation de capital réussisse, et un rachat en deviendrait bien moins intéressant. Le titre prenait encore plus de 5% vendredi à la Bourse de Paris, soit près de 20% en une semaine.

 01/02/2008 16:45:55 – © 2008 AFP