USA : l’économie plus que jamais au coeur de la campagne

 
 
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La démocrate Hillary Clinton à Nashville au Tennessee, le 26 janvier 2008 (Photo : Robyn Beck)

[01/02/2008 19:14:01] LOS ANGELES (AFP) L’économie, préoccupation majeure des électeurs américains en raison des craintes de récession, restait vendredi au centre de la campagne présidentielle après l’annonce de très mauvais chiffres sur l’emploi en janvier.

A l’approche du “super mardi”, le 5 février, lorsque plus d’une vingtaine d’Etats se prononceront, les candidats à la Maison-Blanche n’ont pas manqué de réagir à cette mauvaise nouvelle.

“Le mois où le président Bush déclare que l’Etat de l’union est solide, l’économie perd 17.000 emplois, le pire résultat en quatre ans et demi”, a souligné Hillary Clinton.

Pour la première fois depuis 2003, la première économie mondiale a perdu des emplois en janvier, affichant 17.000 suppressions nettes de postes. Mercredi, c’était la croissance qui avait donné des signes de faiblesse avec un ralentissement brutal au 4e trimestre 2007 (0,6% après 4,9% au 3e trimestre, en rythme annuel).

Pour Barack Obama, “ces nouvelles préoccupantes” illustrent aussi “le besoin urgent pour le Congrès d’élargir les aides aux chômeurs dans le cadre du plan de relance économique”.

Cette mauvaise nouvelle sur l’emploi survient alors que la crise immobilière et ses conséquences alimentent déjà des craintes de récession, devant la guerre en Irak, qui figurait en tête des inquiétudes des Américains il y a quelques mois. L’assurance santé et l’immigration font également partie des grands sujets de préoccupation du pays.

Hillary Clinton a jugé, dans un communiqué, “absolument essentiel” d’inclure dans le plan de relance, actuellement débattu au Sénat, “un renforcement de l’assurance chômage pour ceux qui perdent leur travail”.

Elle a répété ses propositions d’allouer des aides pour faire face aux factures de chauffage, alors que les prix de l’énergie explosent, de décider d’un moratoire de 90 jours sur les saisies immobilières et d’un gel des taux d’intérêts pour les prêts hypothécaires à risques (“subprime”).

Pour faire face à une économie fragilisée, la Chambre des représentants a adopté mardi un plan de relance négocié avec l’administration Bush.

Mais jeudi le Sénat a proposé son propre plan et a renvoyé à la semaine prochaine le vote sur ce texte, malgré l’insistance de l’administration Bush pour le passer au plus vite. Le plan du Sénat rencontre une opposition chez les élus républicains, qui pourraient faire capoter le texte, leurs voix étant indispensables pour atteindre les 60 votes.

La version du Sénat réduit le montant des ristournes fiscales accordées individuellement mais l’étend à plus de 20 millions de personnes supplémentaires parmi les catégories économiquement fragiles (chômeurs, retraités).

“Il est temps de tourner la page de la politique Bush d’exonérations fiscales pour ceux qui n’en avaient pas besoin”, a estimé Barack Obama dans un communiqué.

Vendredi, l’agenda des candidats démocrates reflétait leur tentative de coller aux inquiétudes des électeurs.

M. Obama devait se rendre à un sommet sur l’économie organisé à Albuquerque (Nouveau Mexique, sud-ouest), et Mme Clinton prenait la direction de San Diego (Californie, ouest) pour un meeting sur ses “solutions pour l’économie américaine”.

Du côté républicain, Mitt Romney, le milliardaire mormon, a des difficultés à s’imposer face au sénateur John McCain, malgré sa stature d’hommes d’affaires accompli en prise selon lui avec “la vraie économie”.

En Floride (sud-est), M. Romney avait attaqué McCain en mettant en cause les compétences dans ce domaine de l’ancien combattant de la guerre du Vietnam, sans vraiment convaincre, les électeurs lui ayant préféré le sénateur de l’Arizona (sud-ouest) par 36% des voix contre 31% lors de la primaire républicaine mardi.

 01/02/2008 19:14:01 – © 2008 AFP