[03/02/2008 16:28:38] LONDRES (AFP) Les poids-lourds les plus polluants devront payer à partir de lundi une taxe de 200 livres (266 euros) la journée s’ils veulent entrer dans Londres, dans le but affiché de faire de la capitale britannique “la plus vaste zone à faibles émissions polluantes au monde”. Les poids-lourds, camping-cars et camions de transport de chevaux de plus de 12 tonnes qui ne respectent les normes européennes en matière de rejets polluants devront avoir acquitté la taxe avant leur entrée dans le Grand Londres, une vaste zone de plus de 1.500 km2 et qui abrite sept millions et demi d’habitants. En juillet, ce sera au tour des bus, cars et camions de moindre tonnage. Puis les vans et minibus suivront en octobre. Un système de taxation similaire, mais destiné celui-là à réduire les embouteillages chroniques dont souffre la capitale, avait déjà été instauré il y a cinq ans. Il taxe huit livres (environ 11 euros) tout véhicule à quatre roues désireux de pénétrer dans Londres. La zone est cependant beaucoup plus petite, ne concernant que le centre de la capitale. Selon ses partisans, la nouvelle taxe “verte” permettra une réduction de 16% des rejets les plus polluants d’ici à 2012, ce qui devrait se traduire par un allègement de 250 millions de livres (331 millions d’euros) de la facture de santé, en particulier pour des problèmes respiratoires. “Dans une ville du monde moderne, la population devrait avoir la possibilité de vivre et de travailler sans la peur d’être empoisonné par l’air qu’elle respire”, avait déclaré le maire de Londres, Ken Livingstone, lors de l’approbation du système, en mai dernier. La taxe, et l’amende de 1.000 livres (1.326 euros) qui menace les resquilleurs, devraient pousser les transporteurs à mettre leurs véhicules aux normes, estiment les autorités municipales. Selon “Transport for London” (TfL, responsable du réseau de transports londonien), les deux tiers des poids-lourds et la moitié des cars sont déjà aux normes européennes. Les organisations de chauffeurs routiers estiment cependant que le nombre de véhicules qui vont devoir acquitter la taxe pourrait s’élever jusqu’à dix mille. Le gain pour l’environnement sera en revanche “très faible”, assure la Freight Transport Association (FTA, association du transport de fret). “Cela signifie que les Londoniens et les chauffeurs routiers devront payer un prix énorme — environ 250 millions de livres — pour une amélioration dérisoire de la qualité de l’air”, enrage Gordon Telling, de la FTA. “La plus grande pollution provient des voitures et elles ne sont pas concernées”, ajoute-t-il. Pour Jenny Jones, élu Vert au conseil municipal londonien, l’argument ne tient pas. “Peu m’importe s’il ne s’agit que d’un montant dérisoire. Je suis un Londonien. Je dois respirer cet air. Je veux de l’air plus propre, peu importe de combien”, a-t-elle déclaré à l’AFP. Jenny Bates, de l’association Les Amis de la Terre, salue une mesure “courageuse” mais estime qu’il faut aller plus loin en y incluant les voitures. Les deux organisations soulignent l’urgence de la situation, pointant du doigt la hausse, observée ces dernières années, des particules fines, ces micro-poussières en suspension dans l’air et qui peuvent pénétrer profondément à l’intérieur des poumons. |
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