[04/02/2008 08:11:01] PEKIN (AFP) Les intempéries en Chine auront fatalement un impact économique, l’activité industrielle ayant été gravement perturbée, mais les conséquences pourraient être rapidement absorbées par un pays à la croissance si forte. “Les désastres naturels entraînent normalement une activité économique qui répare les dégâts”, a souligné lundi le chef du bureau Chine de la Banque mondiale, David Dollar. La facture directe des tempêtes de neige et de pluie givrantes, qui se sont abattues sur une grande moitié sud du pays fin janvier, a été estimée officiellement à quelque 7,5 milliards de dollars pour le premier mois de l’année. Ce chiffre comprend le coût du million de bâtiments détruits ou abimés, les dommages aux réseaux électriques ou de télécommunications, etc. Reste à évaluer les pertes induites par l’industrie, l’agriculture ou même les services, dues à la paralysie dans des régions peu habituées à de telles conditions météorologiques. Après des prévisions alarmistes des médias chinois, plusieurs responsables gouvernementaux sont montés au créneau au cours du week-end pour relativiser la situation… et rassurer les marchés. Vendredi, des courtiers avaient attribué une nouvelle baisse de la Bourse de Shanghai aux inquiétudes déclenchées par le mauvais temps, le pire depuis un demi-siècle. Le président de la Commission de contrôle des biens d’Etat (SASAC), Li Rongrong, a estimé samedi que les événements n’affecteraient pas les performances globales des compagnies cotées en Bourse, même si certaines pouvaient affronter des difficultés passagères. “Li a indiqué aux actionnaires qu’ils ne devaient pas s’inquiéter de la baisse du marché, ajoutant que le pays rattraperait très vite les pertes engendrées par ce chaos”, a indiqué l’agence officielle Chine Nouvelle.
“Une économie aussi importante que celle de la Chine rencontre bien sûr des difficultés de toutes sortes chaque année mais elle garde un rythme de croissance stable”, a également affirmé Fan Gang, directeur de l’Institut national de recherche économique. La croissance chinoise a atteint 11,4% en 2007, son plus fort niveau de progression depuis une hausse de 13,1% en 1994. “Les plus grands dégâts viennent de la perturbation de la production industrielle, en raison des coupures de courant et des blocages dans les transports (…) Mais les un ou deux points de pourcentage de croissance de la production industrielle perdus pourraient être en partie rattrapés après le Nouvel an chinois (le 7 février)”, a souligné Dong Tao, analyste de Credit Suisse, dans une note. De nombreux économistes estiment en outre que cet épisode météorologique chaotique devrait stimuler les investissements, notamment dans le réseau de distribution d’électricité ou d’acheminement du charbon. Cet aiguillon ira cependant à l’encontre de la politique du gouvernement qui, s’inquiétant de la surchauffe de l’économie, cherche plutôt à freiner les investissement, toujours forts en 2007 (+24,8% sur un an). Une autre “cause d’inquiétude”, souligne Dong Tao, est l’étendue des pertes subies par l’agriculture. Selon la presse chinoise, un dixième des terres arables aurait souffert. A terme, se profile donc le spectre d’une nouvelle inflation des produits agricoles, qui déjà ont grimpé sous l’effet des problèmes d’approvisionnement, alors que le gouvernement s’est fixé pour priorité en 2008 de lutter contre la hausse des prix. |
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