Charles Jourdan : deux projets de reprise, l’espoir renaît chez les salariés

 
 
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La petite fille du fondateur de Charles Jourdan, Bénédicte Jourdan (C) en novembre 2007 à Romans-sur-Isère (Photo : Philippe Merle)

[04/02/2008 14:25:40] ROMANS-SUR-ISÈRE (AFP) Les salariés de Charles Jourdan reprenaient espoir mais restaient très prudents après l’annonce lundi de deux projets de reprise qui pourraient permettre de sauver une partie des emplois chez le chausseur de luxe placé en décembre en liquidation judiciaire.

Le secrétaire d’Etat aux entreprises et au commerce international Hervé Novelli, venu rencontrer les représentants des salariés et de la direction, a confirmé que “deux projets de reprise totale ou partielle” doivent être déposés “dans les tout prochains jours”.

Pour les salariés, qui ont vécu trois redressements judiciaires en cinq ans, le dernier s’étant soldé par une liquidation pure et simple de l’entreprise, la volonté d’y croire le dispute à la crainte d’être à nouveau déçus.

“Certains commençaient tout juste à tirer un trait sur Jourdan, et on vient leur dire que tout n’est peut-être pas fini. Mais il faut être lucide, rien ne dit que ça va marcher cette fois”, déclarait l’une des salariés venus suivre M. Novelli.

Pour le moment, peu de détails ont filtré, M. Novelli se contentant d’assurer qu'”il s’agit de vrais projets industriels, avec une surface financière solide”.

Point important, les deux candidats à la reprise ne conditionnent pas leur offre au fait de récupérer la propriété de la marque, actuellement détenue par un holding suisse, a indiqué à l’AFP Bénédicte Jourdan, petite-fille du fondateur de la marque.

Ce point avait fait capoter les projets de reprise du Français Repetto et de l’Américain Omniscent au terme du dernier redressement judiciaire.

Toujours selon Mme Jourdan, les deux repreneurs garderaient entre 80 et 120 salariés, contre 197 au moment de la liquidation.

“La visite de M. Novelli est positive en ce sens qu’il nous assure de l’appui total de l’Etat, mais on attend de voir comment les offres se concrétisent”, a résumé Gilles Apoix, délégué syndical CFE-CGC.

“L’espoir, c’est que des gens s’intéressent encore à nous”, a également convenu Martine Le Goff, délégué syndicale FO. “Mais on ne veut pas que quelqu’un vienne remettre de l’argent pour nous resservir le même scénario dans 2 ou 3 ans”, a-t-elle ajouté.

“On préfère travailler avec des acteurs locaux. Nous travaillons sur un projet de reprise qui démarrerait avec 71 salariés, avec des gens qu’on connaît, qui sont du métier”, a-t-elle révélé, précisant que ce dossier avait été transmis au ministre mais qu’elle ne savait pas s’il faisait partie des deux repreneurs évoqués.

“On parle aussi d’Espagnols associés à des Suisses, mais les étrangers, on a déjà donné, et on a vu où ça nous a mis”, a encore souligné Mme Le Goff.

Les repreneurs devront finaliser rapidement leur offre puisque le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère doit se prononcer le 14 février.

 04/02/2008 14:25:40 – © 2008 AFP