Chantiers pillés ou vandalisés, le bâtiment s’inquiète

 
 
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Des ouvriers en juin 2007 sur un chantier à Cagnes-sur-Mer (Photo : Stéphane Danna)

[06/02/2008 12:29:09] PARIS (AFP) Vols de matériaux et d’engins, vandalisme, incendies criminels et même squats : les professionnels du bâtiment s’inquiètent du nombre croissant d’agressions extérieures qui pénalisent l’activité de leurs chantiers et pèsent sur leur rentabilité.

“En 2007, ces agressions ont représenté un coût estimé à près de 1,5 milliard d’euros”, explique à l’AFP Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), un chiffre équivalent, selon lui, à 1% du chiffre d’affaires des entreprises du secteur.

Les chiffres publiés par la Société mutuelle d’assurances BTP (SMABTP, leader du secteur) révèlent que les vols, le vandalisme et les incendies criminels, qui représentaient entre 2000 et 2005 le quart du nombre des sinistres déclarés, ont bondi en 2006-2007 à 43%.

Pour attirer l’attention sur ce phénomène “inquiétant”, la FFB organisera jeudi matin à Paris une conférence sur le thème “Stop au pillage de nos chantiers” qui sera clôturée par la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie.

Vols de métaux (cuivre, aluminium), de carrelages ou d’appareils sanitaires avant montage, vols d’équipements déjà installés, comme les radiateurs, vols de compresseurs, d’échafaudages, de tableaux électriques ou de tractopelles : “ce sont des bandes organisées qui pillent les chantiers”, dénonce Christian Baffy.

Le président de la FFB raconte que des groupes de malfaiteurs viennent la nuit ou le week-end avec un camion pour y mettre le petit matériel et une remorque porte-char pour emporter un engin de chantier.

Le vol d’engins de chantiers, qui ne sont pas immatriculés et dont les prix vont de 30.000 à plus d’un million d’euros, est une activité lucrative pour les malfaiteurs qui les “exportent” ensuite, par la route, vers les pays de l’Est ou, par voie maritime, vers le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne.

En septembre 2007, les gendarmes ont démantelé en Bourgogne un réseau qui volait des engins de chantier dans toute la France depuis plus de deux ans et les revendait en Afrique. Le trafic, qui concernait au moins 200 engins par an, avait ainsi généré plusieurs centaines de milliers d’euros de bénéfice.

“Tous les métiers du bâtiment sont touchés”, relève Christian Baffy qui s’appuie sur une étude menée auprès de 3.000 entreprises du secteur dans toute la France.

Aux vols de matériaux et d’engins de chantiers, s’ajoute, selon la SMABTP, “une forte recrudescence” du vandalisme (tags en façade et à l’intérieur des bâtiments, bris divers), les incendies criminels et plusieurs cas de squat d’immeubles juste avant leur livraison, “essentiellement dans des zones sensibles et qui engendrent souvent des dommages importants”

A ces dommages directs, note la SMABTP, s’ajoutent les préjudices indirects provoqués par l’éventuel retard du chantier.

 06/02/2008 12:29:09 – © 2008 AFP