[06/02/2008 17:59:17] PARIS (AFP) France Télécom a réalisé en 2007 une belle année, avec des résultats supérieurs aux prévisions, et se montre optimiste pour 2008, où il compte aller chercher la croissance dans les marchés émergents avant de réfléchir à de nouveaux métiers, plus lucratifs. Son chiffre d’affaire a progressé de 2,4% à 52,959 milliards d’euros, soit une croissance organique de 2,8%, plus du double de celle réalisée en 2006 (1,2%). Son bénéfice net a atteint 6,3 milliards contre 4,1 milliards en 2006, et son taux de marge brute opérationnelle 36,1% contre 35,9% en 2006. France Télécom, qui relève aussi ses objectifs 2008, dépasse ses prévisions et les attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 52,9 milliards et un bénéfice net entre 5,1 et 5,5 milliards. Après un début enthousiaste en Bourse, le titre était en léger recul (-1,48% à 22,68 euros) vers 15H50, dans un marché quasi-stable (+0,14%). “Notre performance 2007 est excellente, c’est le succès de la stratégie d’opérateur intégré que nous avons mise en place”, s’est félicité le PDG Didier Lombard en présentant ces résultats. Grâce à sa panoplie complète (fixe, mobile, internet, télévision), France Télécom s’est maintenu dans les marchés matures, notamment en France avec une croissance de 1,2% dans le mobile (24,2 millions de clients) et de 1,7% dans le fixe et l’internet (22,9 millions de clients en fixe et 7,3 en ADSL). Dans le mobile, l’opérateur renoue avec une croissance forte en Grande-Bretagne (5,8%) mais reste plus faible en Espagne (1,5%). Il connaît une situation mitigée en Pologne (+10,3% dans le mobile, -5,3% dans le fixe et l’internet). Dans ces marchés, il cherchera à “renforcer, quand c’est nécessaire, ses activités”, comme il l’a fait dans l’internet en Espagne en rachetant Ya.com en 2007. Après avoir assuré ses positions, l’opérateur historique français part à la conquête de revenus sur de nouveaux territoires et dans de nouveaux métiers. Il profite d’une croissance de 15,3% dans les marchés émergents, dopée par la Roumanie, l’Egypte, la République Dominicaine et le Sénégal, un phénomène qui devrait s’accentuer avec les acquisitions réalisées en 2007, principalement en Afrique (Guinée-Bissau, Kenya, Niger…). L’opérateur français lorgne sur le Vietnam et l’Algérie. La contribution de ces marchés au chiffre d’affaires est passée de 10 à 14% en deux ans, un chiffre que l’opérateur veut encore augmenter. Dans ces pays, même si “la croissance de la base d’abonnés mobiles est le moteur de croissance du groupe”, “nous ne pouvons pas nous arrêter au mobile, c’est une première étape avant l’internet”, a souligné le PDG. L’opérateur veut aussi “aller chercher plus de croissance dans des métiers adjacents: la distribution de contenus, la santé, l’audience sur les portails internet ou la publicité sur mobile” et cette orientation aura des effets “à l’horizon 2010”, selon le directeur financier Gervais Pellissier. “Nous aurons en plus de notre métier traditionnel d’opérateur télécoms un métier d’opérateur de services”, a expliqué M. Lombard, précisant que, pour acquérir ces nouvelles compétences, France Télécom pourrait acheter de petites sociétés spécialisées. Ces nouveaux métiers “représentent 6% de nos revenus et devraient atteindre 15% en 2010”. De quoi lui donner l’humeur généreuse vis-à-vis de ses actionnaires, dont le dividende passera de 1,20 à 1,30 euro, et de ses salariés, à qui il envisage de distribuer “un intéressement exceptionnel”. Une manière peut-être de faire oublier le plan social, lancé en 2006 pour supprimer 16.000 emplois d’ici à 2008: à fin 2007, 75% de ce plan est réalisé. France Télécom a précisé mercredi que 5.600 salariés avaient quitté l’entreprise en France en 2007, ce qui porte à 16.400 le nombre de départs depuis 2006, permettant au groupe de réaliser 75% des réductions d’effectifs prévues dans le cadre de son plan de restructuration. En 2007, 5.600 personnes sont parties du groupe, dont 1.070 vers la fonction publique, 495 par essaimage (création d’entreprise) et 518 dans le cadre d’un projet personnel, a indiqué à l’AFP le directeur exécutif chargé des ressources humaines Olivier Barberot. “Il y aussi des démissions, des départs en retraites”, a précisé la direction. Au total depuis 2006, 16.400 départs ont donc été enregistrés. |
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