Société Générale : Daniel Bouton entendu par les juges comme partie civile

 
 
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Daniel Bouton le 24 janvier 2008 Paris (Photo : Martin Bureau)

[06/02/2008 19:04:24] PARIS (AFP) Le pdg de la Société Générale, Daniel Bouton, a été entendu mercredi par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset en tant que partie civile dans l’enquête sur la perte record que la banque impute à l’un de ses traders, Jérôme Kerviel, a-t-on appris de source judiciaire.

M. Bouton a été entendu pendant 45 minutes, selon Me Jean Veil, avocat de la banque, selon qui cette audition était “purement formelle”.

“Il a confirmé la constitution de partie civile de la banque”, a ajouté l’avocat qui a affirmé n’avoir “aucun commentaire à faire”.

Selon une source proche du dossier, M. Bouton a fait état au cours de son audition de sa “formidable colère” contre le trader qui “a fait perdre à la banque presque une année de travail de 130.000 personnes et a entaché la réputation de la banque”.

Le pdg n’a en revanche pas détaillé les mécanismes utilisés par Jérôme Kerviel qui ont abouti à une perte de 4,82 milliards d’euros à la Société Générale.

Cette audition fait suite à celle du secrétaire général du groupe, Christian Schricke, qui avait déjà été entendu en tant que partie civile le 31 janvier.

M. Schricke avait alors fourni aux “des explications sur l’organigramme de la Société Générale en précisant notamment quel était le positionnement de M. Kerviel à la banque et notamment au sein de la division banque d’investissement et de financement (SGCIB)”, avait alors affirmé Me Veil.

Soupçonné de falsifications, Jérôme Kerviel a été mis en examen le 28 janvier pour “abus de confiance”, “faux et usage de faux” et “introduction dans des systèmes de données informatiques”.

Les magistrats le soupçonnent d’avoir pulvérisé le plafond des engagements autorisés par la banque en les masquant notamment par des opérations fictives.

Une fois mis en examen, les juges l’ont placé sous contrôle judiciaire, une décision dont le parquet a fait appel. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit examiner l’appel vendredi à 14H00.

Depuis, le jeune homme à nouveau été entendu lundi par les magistrats sur le fond du dossier et maintenu sa version des faits, déjà exposée aux policiers de la brigade financière lors de sa garde à vue.

Il avait alors reconnu devant les policiers avoir produit de faux courriels de confirmation de position. Il est également soupçonné d’avoir détourné des codes d’accès informatiques pour dissimuler ses prises de position.

Il avait également laissé entendre que ses supérieurs fermaient les yeux sur ses agissement tant qu’il “générait du cash”.

Dans un entretien à l’AFP, il a affirmé qu’il refusait d’être le “bouc-émissaire de la Société Générale”.

 06/02/2008 19:04:24 – © 2008 AFP