[07/02/2008 15:49:29] PARIS (AFP) Le déficit commercial français a battu un nouveau record en 2007, à plus de 39 milliards d’euros, sous l’effet de l’euro fort et d’un ralentissement des exportations industrielles, notamment automobiles, et malgré une “facture énergétique” plus légère cette année. “C’est LE principal problème de l’économie française”, résume l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Pour la quatrième année consécutive, la France a moins exporté de marchandises qu’elles n’en a importées, accusant un déficit historique de 39,171 milliards d’euros contre 28,238 milliards en 2006. Pour 2007, le gouvernement tablait initialement sur un déficit de 31,7 milliards d’euros. Le contraste est saisissant avec l’Allemagne, qui devrait enregistrer un excédent record cette année, proche de 200 milliards d’euros, selon les économistes. L’Italie a quant à elle réduit son déficit, qui devrait avoisiner 10 milliards en 2007, contre 21 milliards l’an dernier. En revanche, le Royaume-Uni et l’Espagne restent dans le peloton de queue européen: de novembre 2006 à novembre 2007, le premier accuse un déficit commercial de 112 milliards d’euros, le second de 95 milliards. En cause, la force de l’euro, qui pénalise les exportateurs de la zone. Mais “le problème de compétitivité de la France est bien plus préoccupant vis-à-vis de ses voisins que de ses partenaires lointains”, remarque Alexander Law (Xerfi). Le déficit français avec l’ensemble de la zone euro a ainsi atteint un nouveau sommet historique à près de 24 milliards d’euros en 2007. De même, le pétrole cher ne suffit pas à expliquer la dégradation du solde commercial puisque la facture énergétique s’est réduite de 1,3 milliard d’euros par rapport à 2006. Le secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur Hervé Novelli l’a reconnu jeudi : “C’est la dégradation du solde industriel hors énergie qui explique pour une large part la dégradation du déficit commercial”. Sur la dizaine de milliards d’euros de dégradation entre 2006 et 2007, “plus de neuf viennent de l’automobile et des biens intermédiaires”, a-t-il détaillé lors d’une conférence de presse. Alors que l’automobile assurait un excédent de plus de 5,5 milliards d’euros en 2006, ce solde a en effet été réduit à moins de 700 millions d’euros en 2007. Même les solides ventes d’Airbus (280 appareils, pour 14,5 milliards d’euros) ne suffisent pas à compenser l’érosion dans les biens d’équipement. Seul le secteur agroalimentaire tire son épingle du jeu, avec un excédent record de l’ordre de 9 milliards d’euros. “Nos exportations sont tout simplement mal spécialisées tant sectoriellement que géographiquement, c’est-à-dire trop peu tournées vers les biens d’équipement et la high tech, et trop à destination de la zone euro”, affirme Marc Touati, de Global Equities. “Faiblesse en matière de recherche et développement”, “baisse du nombre des entreprises exportatrices”, “insuffisance de PME assez grosses et innovantes pour exporter”. Hervé Novelli a énuméré jeudi les “faiblesses structurelles” de l’économie française et a promis de coupler une “politique structurelle” à des aides spécifiques à l’exportation pour restaurer la compétitivité des entreprises. Il a ainsi cité la réduction des délais de paiement, un “small business act européen” pour aider les petites entreprises, une réforme des soutiens financiers à l’export et le soutien des grands groupes aux PME à l’export. “Il est symptomatique de constater que 1% des quelque 100.000 entreprises exportatrices concentrent 70% de la valeur de la valeur de nos exportations”, a relevé M. Novelli. |
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