Le Sénat américain échoue à imposer son propre plan de relance économique

 
 
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Le chef de la majorité démocrate au Congrès, Harry Reid, tient une conférence de presse le 1er octobre 2007 à Washington (Photo : Alex Wong)

[07/02/2008 07:12:53] WASHINGTON (AFP) Le Sénat américain a échoué mercredi à imposer son propre plan de relance économique, redonnant ses chances au plan concurrent soutenu par la Maison Blanche et qui avait été approuvé la semaine dernière par la chambre des Représentants.

Les partisans du plan du Sénat pour relancer l’économie américaine menacée de récession n’ont pas réussi à obtenir les 60 voix nécessaires pour mettre fin au débat et faire passer leur version, n’obtenant que 58 votes pour et 41 contre.

Par rapport au plan négocié entre la Chambre des représentants et l’administration Bush, d’environ 150 milliards de dollars, le plan du Sénat, de 157 milliards de dollars, réduit en moyenne le montant des ristournes fiscales accordées à chaque ménage (de 1.200 à 1.000 dollars pour un couple, par exemple), mais étend ses bénéfices à un plus grand nombre d’Américains.

Les leaders démocrates du Sénat souhaitent notamment qu’il s’adresse à quelque 20 millions de personnes supplémentaires, surtout des retraités modestes et des vétérans en invalidité. Le plan du Sénat prévoit aussi d’allonger la durée de versement des indemnités chômage.

L’administration Bush avait pressé le Sénat d’adopter tel quel le plan de la Chambre des représentants, afin d’injecter de l’argent rapidement dans l’économie américaine pour relancer la consommation et l’emploi.

Bien que de nombreux membres du Congrès souhaitent que l’adoption d’un plan de relance ne tarde pas, l’échec du Congrès a soulevé des questions sur la suite des événements.

Le chef de la majorité démocrate au Congrès, Harry Reid, a indiqué après le vote qu’il aurait “une conversation” avec son homologue républicain pour décider de la prochaine étape.

“Alors qu’on leur donnait l’occasion d’agir au moment où la récession menace, plus de 40 républicains ont refusé aujourd’hui d’aider 20 millions de personnes âgées et 250.000 vétérans invalides”, a-t-il réagi dans un communiqué.

Certains républicains avaient indiqué cette semaine qu’ils étaient prêts à voter un texte comportant un amendement pour inclure les personnes âgées et les vétérans parmi les bénéficiaires des bonus, mais sans autre modification.

Le sénateur républicain Judd Gregg, opposé à l’idée de ristournes fiscales, a estimé que le plan de relance reviendrait à “débiter 200 milliards de dollars sur la carte de crédit fédérale, sans garantie que cela fonctionne”.

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, avait indiqué plus tôt dans la journée que l’administration Bush se montrerait souple et prête à accepter un plan de relance plus large.

Intervenant devant les parlementaires, il avait indiqué que la Maison Blanche était “bien consciente” des pressions économiques qui pèsent sur les personnes âgées et les vétérans, et s’était montré optimiste dans le fait que “quelque chose pourra sortir” du Congrès si des efforts sont faits pour aplanir les différences entre la Chambre des représentants et le Sénat.

 07/02/2008 07:12:53 – © 2008 AFP