Le pétrole continue son repli dans la foulée des stocks américains

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[07/02/2008 12:54:12] LONDRES (AFP) Le prix du baril était en légère baisse jeudi, après avoir plongé sous la barre des 87 dollars à New York mercredi, suite à l’annonce d’une hausse bien plus importante que prévu des réserves de brut américaines, une nouvelle s’ajoutant aux craintes de récession économique.

Vers 11H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s’échangeait à Londres à 87,77 dollars, en baisse de 1 cent.

A la même heure, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en mars s’échangeait à 87,14 dollars, stable par rapport à la clôture de mercredi soir.

Fragilisés par les craintes de récession aux Etats-Unis, une dominante sur le marché depuis un mois, les cours ont reçu un coup supplémentaire mercredi avec l’annonce par le département américain à l’Energie (DoE) d’une importante reconstitution des réserves pétrolières aux Etats-Unis.

Les stocks de brut ont progressé de 7 millions de barils durant la semaine achevée le 1er février, alors qu’une hausse de 2,2 mb seulement était attendue.

Ils restent cependant inférieurs de 7,3% par rapport à l’an dernier à la même époque et “se situent au milieu de la fourchette moyenne pour cette période de l’année”, indique le DoE.

Les réserves d’essence ont également augmenté, de 3,6 millions de barils. Les réserves de produits distillés, qui comprennent notamment le fioul de chauffage, très demandé en période hivernale, ont quant à elles très légèrement progressé (de 100.000 barils), alors que les analystes prévoyaient un recul de 2,45 mb.

“Les chiffres principaux (du rapport) sont tous baissiers par rapport aux attentes”, a commenté Tim Evans, analyste de Citigroup. “Seule la baisse du taux d’utilisation des raffineries est de nature à soutenir les cours (les raffineries ont baissé la cadence la semaine dernière, avec un rythme de fonctionnement de 84,3%, contre 85% la semaine précédente ndlr), mais personne ne s’en soucie quand les stocks de produits raffinés augmentent”, a-t-il observé.

Autre argument baissier : le pronostic d’une baisse de la demande. Les Etats-Unis vont consommer entre 400.000 et 500.000 barils de pétrole par jour en moins en cas d’entrée en récession de leur économie, première consommatrice mondiale d’énergie, a avancé l’agence gouvernementale d’information sur l’Energie (EIA).

Outre les Etats-Unis, la demande en hydrocarbures devrait aussi diminuer à “l’étranger”, a poursuit l’EIA, sans indiquer dans quelles zones géographiques.

Au chapitre des éléments haussiers, le Kazakhstan, une ex-république soviétique d’Asie centrale riche en hydrocarbures et en minerais, va rompre des contrats d’exploitation de matières premières dont les investisseurs n’ont pas respecté les conditions, a annoncé jeudi le Premier ministre Karim Massimov.

Le Kazakhstan, numéro huit mondial en terme de réserves pétrolières dont le sous-sol regorge aussi de métaux, faisait jusqu’à peu figure d’exemple aux yeux des investisseurs étrangers. Cette menace sur la production pourrait profiter aux cours de l’or noir.

Enfin, le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell s’est déclaré en situation de “force majeure” au Nigeria après un sabotage sur un terminal dans la région pétrolifère du sud du pays et ne pourra pas honorer ses contrats d’exportation pendant deux mois, a annoncé jeudi le groupe dans un communiqué.

Shell n’a pas indiqué à combien de barils s’élevait la perte de production, mais des sources industrielles évoquent des milliers de barils de brut.

 07/02/2008 12:54:12 – © 2008 AFP