[07/02/2008 13:26:58] PARIS (AFP) Le solde commercial de l’industrie automobile française, qui s’est fortement dégradé en 2007, illustre les difficultés de la France à maintenir ses parts de marché à l’étranger tout en limitant les importations, sur fond de délocalisation Selon les estimations de Bercy, les exportations automobiles de la France se sont élevées l’an dernier à 51 milliards d’euros, en progression de 0,2%, alors qu’elles avaient diminué d’environ 2% par an en 2005 et 2006. Mais les importations ont parallèlement été très dynamiques, gagnant entre 11 et 12% (après +5% en 2006), pour un excédent estimé à quelque 500 millions d’euros, contre 5,6 milliards en 2006. “Nos exportations n’augmentent plus, alors que les importations s’envolent. Ce phénomène semble désormais structurel et pose de sérieux problèmes de reconversion de la main d’oeuvre dans certaines régions françaises”, estime l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès). Cette détérioration des échanges automobiles français remonte à 2005 et résulte, selon Bercy, de la stratégie des constructeurs français “qui a consisté, au cours des années récentes, à implanter leurs nouvelles unités de production, en particulier pour les modèles bas de gamme, à l’étranger”. Selon le secrétariat d’Etat au Commerce extérieur, plus d’un véhicule de marque française sur deux est désormais produit à l’étranger, notamment en Europe centrale et orientale. Le phénomène illustre d’autre part une “plus faible attractivité des modèles français par rapport aux modèles étrangers”, surtout allemands ou asiatiques. Une tendance qui touche aussi bien les marchés d’exportation de la France que les importations hexagonales. En 2007, les ventes de voitures étrangères en France ont ainsi progressé de 8,8% tandis que les marques françaises cédaient 1,5%. Dans le même temps, les exportations automobiles de la France vers ses cinq plus gros clients (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Belgique), qui absorbent les deux-tiers du total, ont diminué de 3%, soit une baisse moyenne de 2% des ventes dans l’Union européenne à 15. Une tendance qui se retrouve sur l’ensemble du commerce extérieur français, preuve pour les économistes que l’euro fort ne suffit pas à expliquer la contraction des exportations. |
||
|