Malgré la crise financière, Deutsche Bank publie des résultats 2007 record

 
 
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Le patron de la Deutsche Bank Josef Ackermann, le 21 novembre 2007 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[07/02/2008 14:00:16] FRANCFORT (AFP) Deutsche Bank peut pousser un grand soupir de soulagement. Malgré la déroute des marchés financiers, la première banque allemande a enregistré un nouveau record en 2007, relativement à l’abri du “subprime”.

Son bénéfice net atteint 6,5 milliards d’euros, soit une hausse de 7% sur un an, et son bénéfice imposable, qui sert d’étalon dans ses prévisions, a grimpé à 8,7 milliards, selon des résultats publiés jeudi.

Contrairement à l’américaine Citigroup ou la suisse UBS, qui ont enregistré des pertes inédites dans leur histoire, l’institution de Francfort (ouest) est parvenue à se sortir des pièges des crédits hypothécaires à risque américains, dits “subprime”, et de leurs produits financiers dérivés.

Au troisième trimestre, elle avait pourtant annoncé 2,2 milliards de dépréciations d’actifs. Mais, selon les résultats publiés jeudi, celles-ci sont inférieures à 5O millions d’euros au quatrième trimestre.

Elles sont d’ailleurs indirectement liées au “subprime” puisqu’il s’agit de crédits structurés, qui souffrent actuellement de la déprime des marchés financiers.

“De nouvelles dépréciations ne sont pas à exclure” dans ce domaine, a prévenu le patron de Deutsche Bank Josef Ackermann, lors d’une conférence de presse.

Mais le Suisse, qui fêtait jeudi ses soixante ans, n’a pas caché sa fierté. “Nous nous sommes bien battus”, s’est-il félicité. Sa stratégie, parfois contestée par ses actionnaires, de s’appuyer à la fois sur la banque d’investissement, plus rentable mais moins sûre en pleine crise financière, et sur la banque de détail, est “inchangée”.

Sur l’ensemble de l’année dernière, le net recul de la banque d’investissement (CIB), dont le bénéfice imposable atteint 5,1 milliards d’euros (-15%), a ainsi été en partie compensé par la cession de participations dans plusieurs groupes industriels, dont le groupe industriel Linde, et par les clients privés de Deutsche Bank.

La division dédiée aux clients privés et à la gestion d’actifs (PCAM) a vu son bénéfice imposable monter de 6% à 2,1 milliards d’euros. Celui des “private and business clients” (PBC) a lui grimpé de 10% sur un an à 1,1 milliard d’euros.

Alors, malgré une dégringolade du bénéfice net au quatrième trimestre, la banque est “confiante”.

“2008 ne sera pas une année facile”, a admis M. Ackermann. “Quelque chose dans le système financier est parti de travers”, a-t-il ajouté. Et cela aura “des effets sur l’économie réelle”.

Mais il a réaffirmé ses objectifs: la banque vise toujours un bénéfice imposable de 8,4 milliards d’euros cette année.

“Deutsche Bank a de bonnes chances de sortir renforcée d’une phase difficile pour le secteur financier”, a même fanfaronné son patron.

Il compte s’appuyer sur les pays émergents, notamment la Chine, le Vietnam ou l’Inde où elle a récemment acquis des participations dans des établissements financiers. La banque se dit également ouverte à de “nouvelles acquisitions”.

Dans sa ligne de mire: la Postbank, dont le numéro un mondial de la logistique Deutsche Post détient la moitié du capital plus une action, et qu’il envisagerait de céder cette année.

“Nous sommes prêts à des discussions”, a déclaré M. Ackermann.

Il a en revanche écarté d’un revers de main l’hypothèse Société Générale, en grande difficulté depuis la révélation de près de 7 milliards de pertes. “Nous ne voulons ni la racheter ni fusionner avec elle”, a lâché le Suisse.

 07/02/2008 14:00:16 – © 2008 AFP