La Banque d’Angleterre baisse son taux directeur d’un quart de point à 5,25%

 
 
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La Banque d’Angleterre à Londres (Photo : Shaun Curry)

[07/02/2008 16:05:59] LONDRES (AFP) La banque d’Angleterre (BoE) a confirmé les attentes jeudi en baissant son principal taux directeur de 0,25% à 5,25%, soulignant la détérioration des perspectives économiques mondiales.

La totalité des économistes attendaient une baisse lors de cette réunion, certains n’excluant pas qu’elle atteigne 50 points de base.

“Les perspectives de croissance mondiale se sont détériorées et les perturbations sur les marchés financiers ont continué. Au Royaume-Uni, les conditions de crédit pour le marché immobilier et les affaires sont devenues plus difficiles”, a justifié la BoE dans le communiqué faisant suite à sa décision.

Les prix de l’immobilier au Royaume-Uni marquent un net ralentissement avec trois mois de baisse consécutive entre septembre et novembre et une augmentation annuelle tombée à 4,5% en janvier, selon les chiffres publiés par la banque spécialisée Halifax qui avertit “qu’il y a des signes persistants de faiblesse sur le marché”.

Ainsi, le nombre d’approbations de crédits immobiliers dans les trois derniers mois de 2007 a été 35% plus faible que sur la même période de 2006.

“Même si la baisse importante du taux de change de la livre sterling va probablement encourager un rééquilibrage de la demande, la croissance s’est modérée pour revenir à son niveau historique moyen et les enquêtes économiques montrent que le ralentissement pourrait persister” a ajouté le Comité de politique monétaire (CPM), mettant de côté pour le moment les craintes concernant l’inflation, qui s’est chiffrée à 2,1% en décembre.

Le prochain rapport trimestriel de la BoE sur l’inflation sera publié le 13 février, et les minutes de cette réunion, indiquant le partage des voix, une semaine plus tard.

Howard Archer, du cabinet Global Insight, a cependant estimé que “la BoE continue de redouter un pic de l’inflation au prochain trimestre à cause de factures domestiques plus élevées et de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et, par conséquent, d’une hausse des salaires qui pourrait transformer la poussée inflationniste en phénomène durable”.

Des inquiétues relayées par l’opinion: les Britanniques tablent sur une inflation de 3,3% en moyenne sur les douze prochains mois, des attentes en forte hausse par rapport à décembre où ils voyaient l’inflation à 2,7%, selon le dernier baromètre mensuel de l’institut de sondages Yougov et la banque Citigroup.

“Dans le rapport de la BoE, le ton du comité de politique monétaire n’est pas vraiment baissier mais il prépare plutôt à une baisse progressive des taux, d’environ un quart de point par trimestre, selon les indicateurs économiques qui seront publiés dans les prochains mois” a jugé pour sa part Audrey Childe-Freeman de la CIBC.

Les économistes s’attendent en général à un taux de 4,50% d’ici à la fin de l’année, un mouvement qui pourrait se poursuivre au-delà, selon le cabinet de conseil Deloitte, qui voit l’économie britannique traverser en 2008 et 2009 sa période la plus difficile depuis plus d’une quinzaine d’années, avec un ralentissement de la croissance à 2% en 2008 et 1,7% en 2009.

“Malgré les craintes persistantes au sujet de l’inflation, le CPM devrait se permettre de baisser fortement les taux d’intérêts. Nous prévoyons qu’ils pourraient tomber jusqu’à 4% en 2009, très en-dessous des prévisions de la plupart des conjoncturistes”, indique l’étude.

En 2007, l’économie britannique a crû de 3,1%, selon les premières estimations officielles publiées en février.

 07/02/2008 16:05:59 – © 2008 AFP