Christine Lagarde dément catégoriquement toute démission

 
 
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Christine Lagarde, la 8 février 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[08/02/2008 15:27:03] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie Christine Lagarde et son entourage ont vigoureusement démenti vendredi les rumeurs sur sa démission, laissant entendre qu’elles étaient l’oeuvre d’autres ministres convoitant son poste, à quelques semaines d’un remaniement annoncé après les municipales.

“Ce sont des fariboles, dont l’origine ou l’auteur ne m’intéresse pas”, a sèchement affirmé Mme Lagarde à Tokyo, réagissant à la veille du G7 Finances aux affirmations des radios RMC et BFM selon lesquelles elle aurait présenté mercredi sa démission au président Nicolas Sarkozy, qui l’aurait refusée.

“Je suis totalement concentrée sur ma mission, celle que le Premier ministre et le président de la République m’ont confié: lutter contre le chômage, améliorer la situation de l’emploi, encourager le travail et la culture du travail dans notre économie”, a-t-elle ajouté.

“Je ne me laisserai pas distraire de ces objectifs”, a assuré Mme Lagarde.

Furieux, son directeur de cabinet, Stéphane Richard, était monté au créneau avant elle pour réfuter de manière “catégorique cette rumeur tout à fait infondée”.

“On est manifestement rentré dans une période pré-électorale, dans laquelle il y a des jeux personnels en prévision d’un probable futur remaniement qui commencent à se manifester”, a analysé M. Richard, réputé très proche du chef de l’Etat.

“Il n’y a aucune espèce de divergence possible” entre Mme Lagarde et Nicolas Sarkozy, a-t-il également assuré, alors que BFM évoquait des différences de vue sur les dossiers ArcelorMittal ou Société Générale.

Interrogés, les services du Premier ministre ont également “démenti” l’information d’une démission de Mme Lagarde, qui n’a “aucun sens”.

Selon l’entourage de la ministre, les rumeurs sur sa démission ont commencé à circuler dès jeudi soir. “On n’est pas dupes, on sait d’où ça vient”, a déclaré une source proche de Mme Lagarde, désignant implicitement un ministère social, sans aller jusqu’à citer de nom.

Selon plusieurs sources gouvernementales, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, le ministre du Travail Xavier Bertrand ne cache pas son intérêt pour le gros ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, un portefeuille encore plus en vue que son poste actuel.

Les attaques contre Mme Lagarde “ont commencé dès le jour” de son arrivée à Bercy, a déploré la source proche de la ministre, ajoutant que “si elle avait 30 ans d’UMP derrière elle, ça ne se passerait pas comme ça”.

Le nom de Christine Lagarde, ancienne patronne d’un grand cabinet d’avocats de Chicago et qui ne fait pas partie du sérail politique, est évoqué depuis plusieurs mois comme faisant partie des possibles partants dans l’hypothèse d’un remaniement gouvernemental.

La ministre a été à plusieurs reprises critiquée pour son franc-parler, voire sa maladresse, quand elle avait parlé début septembre de “plan de rigueur” ou suggéré aux Français pour limiter leur facture de carburant d’adopter le covoiturage ou de prendre le vélo sur les petits trajets.

Plus récemment, des rumeurs avaient insinué que Mme Lagarde était alertée dès le dimanche 20 janvier de l’affaire du trader qui a fait perdre 5 milliards d’euros à la Société Générale, et non le mercredi 23, veille de la révélation publique.

 08/02/2008 15:27:03 – © 2008 AFP