[08/02/2008 08:53:34] TOKYO (AFP) Le changement de langage de la Banque centrale européenne (BCE), qui a fait part “d’inquiétudes inhabituelles” sur l’économie de la zone euro, marque une “plus juste appréciation de la situation”, a estimé la ministre française de l’Economie et des Finances Christine Lagarde vendredi. “J’ai été sensible au langage de la BCE car il marque une plus juste appréciation de la situation économique telle que nous la percevons”, a-t-elle indiqué à l’AFP, à la veille d’une réunion du G7 Finances à Tokyo. “Compte tenu des différentes baisses de taux d’intérêt qui étaient intervenues” aux Etats-Unis “et de ce que les pays membres de l’Union européenne ont communiqué sur leurs appréciations respectives des situations économiques en Europe, c’est assez logique”, a-t-elle précisé. “Les incertitudes concernant les perspectives de la croissance économique sont inhabituellement élevées”, a déclaré jeudi le président de la BCE Jean-Claude Trichet, ce qui est perçu par les marchés comme ouvrant la voie à une éventuelle baisse des taux directeurs européens. Par ailleurs, même si l’euro a nettement reculé après les déclarations de M. Trichet, Mme Lagarde a jugé que l’euro était “encore probablement à un niveau élevé”. “Ce que nous disent tous nos exportateurs, c’est que même à ce niveau-là, il les pénalise par rapport à ceux qui sont en base coût dollar”, a-t-elle ajouté. Elle a précisé que les commentaires sur le niveau de l’euro sont toujours “par rapport à d’autres monnaies, relativement au dollar, au yuan, au yen, donc il ne faut pas utiliser exclusivement le paramètre euro-dollar”. “Mais compte tenu des appréciations du FMI (Fonds monétaire international), l’euro est encore à ce seuil-là supérieur à ce qu’il devrait en théorie être compte tenu des économies de l’Union européenne”, a-t-elle insisté. Vendredi vers 07H00 GMT, un euro valait 1,4495 dollar, alors qu’il s’était dangereusement approché de 1,50 dollar vendredi dernier. Alors que les discussions du G7 Finances, qui rassemble les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés, se focaliseront sur les réponses à apporter à la crise financière, Mme Lagarde a estimé que les discussions avec les agences de notation devaient continuer. Les récentes propositions faites par Moody’s et Fitch sur la possibilité de créer une échelle d’évaluation dédiée aux produits dérivés “sont une bonne avancée” mais n'”épuisent pas le débat”. Les agences doivent “continuer à faire des propositions”, en particulier sur “la séparation entre les activités d’élaboration et de notation de leurs produits, afin d’éviter les conflits d’intérêt”, a-t-elle insisté. Sur ce sujet, la ministre s’est montrée optimiste sur un accord des Européens avec les Etats-Unis, estimant que l’essentiel est d’arriver “à un consensus de résultat”. “Les Américains souhaitent éviter la régulation chaque fois que les pratiques de place ou les codes leur paraissent suffisants, et nous, par tradition, sommes plus régulateurs, mais chaque pays peut parvenir à un objectif commun par les chemins qui lui semblent appropriés”, a-t-elle expliqué. Mme Lagarde rencontrera en tête-à-tête le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson samedi matin, avant le début de la réunion officielle du G7 Finances. Pour ce dernier, l’objectif principal est de parvenir au sein du groupe à “une convergence de vue la plus proche possible de la position établie lors d’un sommet de Londres”, qui a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement des 4 pays européens du G7 (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni). |
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