[08/02/2008 09:05:36] TOKYO (AFP) Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays riches du G7 se réunissent samedi à Tokyo pour tenter, en une demi-journée, de coordonner leurs actions face à la volatilité sur les marchés financiers et aux risques pour l’économie mondiale. “En tant que président de la réunion, je veux aborder la possibilité d’une coordination entre les membres du G7” pour combattre les risques de ralentissement économique généralisé, a récemment déclaré le ministre japonais des Finances et hôte des discussions de Tokyo, Fukushiro Nukaga. Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé fin janvier ses prévisions de croissance pour 2008, tablant sur une expansion mondiale de 4,1% (0,3 point de moins qu’anticipé jusqu’ici), et de 1,5% aux Etats-Unis (-0,4 point). Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils comptaient, à Tokyo, appeler les autres pays à doper leur demande intérieure pour aider une économie mondiale affaiblie par les difficultés américaines. “Compte-tenu de la faible croissance actuelle de la demande aux Etats-Unis, il est particulièrement important que les autres économies, grandes et petites, avancées et émergentes, prennent des mesures prudentes pour renforcer la composante de la demande” chez elles, a indiqué le sous-secrétaire au Trésor américain, David McCormick. Mais les autres pays du G7 (Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) paraissent peu disposés à répondre favorablement à cet appel. “Même si les risques sont plus élevés, je ne vois aucune nécessité d’adopter des mesures de relance pour le moment”, a ainsi récemment déclaré la ministre japonaise de la Politique économique et budgétaire, Hiroko Ota. “Le gouvernement américain a déjà rendu publique une série de mesures, mais l’Europe n’en a rien fait, et le Japon n’a aucune marge de manoeuvre pour une politique traditionnelle de stimulation de la demande”, explique Takashi Omori, économiste en chef chez UBS à Tokyo. Le G7 “peut toujours se réunir et discuter, mais je ne m’attends à aucune sorte d’accord solide en matière de coordination politique”, poursuit-il. La probabilité d’une action concertée est tout aussi mince en matière de politique monétaire. Ainsi, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) abaisse à toute vitesse ses taux d’intérêt depuis septembre, la Banque centrale européenne (BCE) refuse pour le moment de faire de même. Et la Banque du Japon (BoJ), dont le taux directeur n’est que de 0,5%, dispose de peu de marge de manoeuvre. “Le point principal (du G7 Finances) sera la réponse politique à apporter au ralentissement mondial et à l’instabilité du secteur financier. Cependant, la probabilité d’un abaissement de taux coordonné est extrêmement faible”, juge Tomoko Fujii, économiste à la Bank of America à Tokyo. Selon des sources proches des discussions, les ministres européens vont s’efforcer de rassurer sur l’état de leurs pays. Allemagne, France et Italie devraient ainsi mettre en avant le fait que la zone euro devrait afficher une croissance de 1,5 à 2% en 2008. Le Japon, dont les banques sont relativement peu touchées par la crise du “subprime”, devrait également insister sur sa bonne santé supposée, même si les économistes sont de plus en plus nombreux à craindre que l’archipel ne soit tôt ou tard entraîné par les Etats-Unis dans la récession. Enfin, comme il est de tradition, la question des taux de change figurera en bonne place au menu du G7, les Européens continuant à se plaindre de la chute du dollar face à l’euro. Le yen, qui s’est fortement apprécié face au billet vert ces derniers mois, a en revanche pratiquement cessé d’être un sujet chaud. |
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