[08/02/2008 20:32:23] CARACAS (AFP) Le Venezuela a démenti vendredi que la compagnie nationale pétrolière PDVSA ait été condamnée au gel de 12 milliards d’actifs, suite à un recours de la multinationale américaine ExxonMobil après la nationalisation des hydrocarbures. Le groupe américain, qui a sollicité plusieurs tribunaux dans le monde, dont celui de New York, afin d’obtenir des compensations après son retrait du pays, avait affirmé la veille avoir obtenu de la Haute Cour à Londres un “gel mondial” à l’encontre de PDVSA. Mais le gouvernement vénézuélien a minimisé la portée de cette décision judiciaire, affirmant qu’il s’agissait d’une simple “mesure de précaution”. “Les fonds n’ont pas été gelés, c’est faux. Nous n’avons aucune décision définitive”, a déclaré le ministre de l’Energie, Rafael Ramirez, reprochant à ExxonMobil de tenter de “harceler” le gouvernement, lors d’une conférence de presse. “C’est une mesure transitoire le temps que PDVSA présente sa défense, et nous sommes sûrs que cette mesure de précaution va être supprimée”, a ajouté M. Ramirez, qui préside par ailleurs la compagnie nationale pétrolière. Le ministre a toutefois admis que 300 millions de dollars d’actifs se trouvaient gelés “temporairement en attendant la décision judiciaire” d’un tribunal de New York. “Nous n’allons pas nous alarmer ni nous effrayer, pas plus que nous reculerons dans la décision de diriger nos ressources naturelles”, a conclu M. Ramirez. ExxonMobil a aussi précisé avoir aussi obtenu des ordres supplémentaires de tribunaux aux Pays-Bas et dans les Antilles néerlandaises contre PDVSA, pour faire geler des actifs de la compagnie dans chacune de ces juridictions, également à hauteur de 12 milliards de dollars. Le groupe américain avait déposé en septembre une demande d’arbitrage international pour obtenir des compensations pour son retrait de la région pétrolière de l’Orénoque, nationalisée par le gouvernement vénézuélien. Le président vénézuélien Hugo Chavez a parachevé fin juin 2007 la reprise en main de cette riche région pétrolière produisant 500.000 barils extraits par jour et s’était engagé à indemniser les multinationales pétrolières sur la base de la valeur comptable des actifs, et non pas celle du marché pétrolier. ExxonMobil, tout comme l’américain ConocoPhillips, ont préféré quitter la région de l’Orénoque plutôt que de voir leur rôle et leur bénéfice réduit. En revanche, Total (France), Statoil (Norvège), Chevron (Etats-Unis) et BP (Grande-Bretagne) ont accepté que la part de la compagnie nationale PDVSA devienne nettement majoritaire dans les co-entreprises pétrolières de l’Orénoque. Hasard du calendrier, la compagnie française Total, qui a préféré négocier avec les autorités, a d’ailleurs annoncé ce même vendredi qu’elle allait recevoir de la part du gouvernement vénézuélien une indemnisation de 834 millions de dollars, sous forme de pétrole. Au sein de l’association Sincor (PDVSA, Total, Statoil), devenue depuis novembre une entreprise mixte nommée PetroCedeno, qui exploite du pétrole brut extra-lourd de la ceinture de l’Orénoque, Total avait réduit sa part de 47% à 30,3%, Statoil de 15% à 9,67%, tandis que PDVSA avait porté la sienne de 38% à 60%. “Total recevra une compensation payée en pétrole pour le transfert de 16,67% de sa participation à PDVSA” dans Sincor, a précisé Total dans un communiqué publié à Paris. |
||
|