Projet Bled Al Ward : un grand défi technologique et écologique

Projet Bled Al Ward : un grand défi technologique et écologique

«Cela fait plus de deux ans que nous travaillons sur le projet». Cette
affirmation de M. Youssef Al Nowis, administrateur-délégué de la société «Al
Maabar International Investments Company», qui se propose d’édifier une
nouvelle ville moderne, sur la Sebkha de l’Ariana, peut surprendre,
concernant un projet qui vient à peine d’être annoncé.

 

Pourtant, le responsable d’Al Maabar –en réalité un consortium constitué des
cinq plus grandes sociétés immobilières d’Abu Dhabi- n’exagère en rien,
puisque le projet que cette société émiratie a décidé de réaliser dans le
Nord de Tunis –et pour lequel elle vient d’avoir l’aval des autorités
tunisiennes- est d’une très grande difficulté. Et c’est pour cela qu’Al
Maabar a pris tout ce temps pour s’assurer de sa faisabilité et, surtout, se
faire une idée des difficultés qu’elle va devoir affronter lors de la
réalisation. «Avant de préparer notre plan stratégique, nous avons amené de
grandes sociétés internationales pour qu’elles nous informent sur les
difficultés auxquelles nous pourrions être confrontés», explique l’administrateur-délégué
d’Al Maabar.

 

Le terrain -5000 hectares- n’étant «pas valable» -puisque des eaux usées
sont déversées dans la Sebkha-, il va falloir inévitablement procéder à un
assainissement, comme cela avait été fait par la Société de Promotion du Lac
de Tunis (SPLT), dans le Lac Nord. «Nous allons assainir la Sebkha, le
draguer puis le remblayer », précise M. Nowis. Des travaux qui, dans le cas
du Lac Nord, ont coûté –il y a vingt-deux ans- 60 millions de dinars, et
duré trois ans (1985-1988). Mais ce faisant, les responsables d’Al Maabar
vont devoir prendre toutes les précautions et les mesures nécessaires pour
ne pas endommager irrémédiablement l’écosystème.

 

Le projet prévoit également la mise en place de portes hydrauliques qui,
dans le Lac Nord, servent à contrôler les échanges d’eau avec la mer.

 

En attendant, Al Maabar, fait-il remarquer, a déjà demandé que l’on détourne
les canalisations d’eaux usées. «Très compréhensif, le président a donné ses
instructions» pour que cela soit fait, a révélé M. Nowis, lors de son
passage à Tunis, à l’occasion de la présentation officielle du projet de
Bled Al Ward au chef de l’Etat.

 


M.M.