[11/02/2008 12:11:20] PARIS La production industrielle a terminé l’année “vaillamment”, progressant de 1,5% en 2007, grâce notamment à une stabilisation du secteur automobile, mais les économistes s’attendent à un début d’année plus difficile, sous l’effet de l’euro fort et du ralentissement économique mondial. “La production industrielle est revenue sur une tendance à peu près stable et s’affiche même en légère hausse par rapport à 2006”, où elle avait progressé de 1%, commente Jean-François Loué, chef de divisions des indicateurs de conjoncture à l’Insee. Hors énergie et agroalimentaire, elle a progressé de 1,8% après une hausse de 1,3% en 2006. Cette performance s’explique surtout par un bon troisième trimestre (+1,2%), alors qu’au quatrième trimestre, le ralentissement s’est fait sentir (+0,3%). “L’industrie française a terminé l’année 2007 vaillamment, malgré la dégradation patente de l’environnement économique”, juge Alexander Law, économiste chez Xerfi. Au terme d’une année en dents de scie, la production industrielle a progressé de 0,7% sur le seul mois de décembre par rapport au mois précédent, après une baisse de 1,7% (révisée) en novembre. La production dans le secteur automobile, qui avait plongé en novembre (-5,0%), s’est notamment redressée en fin d’année, enregistrant une hausse de 3,5%. “Au total, 2007 aura encore été une année difficile pour l’industrie automobile française, mais celle-ci aura montré de très nets signes de sortie de crise”, juge M. Law. “De nombreuses voitures de milieu de gamme étaient arrivées en fin de cycle, ce qui a conduit à la fabrication de nouveaux modèles cette année, chez Renault et PSA”, explique Jean-François Loué. Sur l’année, le secteur des biens d’équipement a été le plus dynamique, en particulier la branche transport, tandis que la production des biens intermédiaires et les biens de consommations est restée “desespérément plate”, note Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. “Cette contre-performance renvoie au problème de compétitivité reflété par le déficit commercial”, ajoute-t-il. “C’est inquiétant, car il s’agit du secteur le plus réactif à l’évolution de l’économie mondiale. La France, subit donc, elle aussi, la perte de vitesse des ses pays partenaires”, relève pour sa part Alexander Law. Pour Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, “la tendance au ralentissement devrait d’ailleurs se poursuivre”. “Même si les indicateurs de confiance dans l’industrie n’ont pas encore enregistré la baisse observée dans les autres pays européens, la France est confrontée aux mêmes difficultés que ses partenaires: possible récession américaine, euro fort contre toutes monnaies, diffusion des tensions financières aux marchés boursiers et à la sphère réelle”, poursuit-il. Pour Nicolas Bouzou, l’année 2008 s’annonce également “compliquée”. Pointant la dégradation rapide du déficit commercial de la France, l’économiste juge que “les mauvais chiffres des exportations vont finir par peser sur la production”. “Si la demande adressée à la France s’affaisse, il n’y a aucune raison pour que la production ne suive pas”, argumente-t-il. Autre motif d’inquiétude, relevé par Jean-François Loué: “les craintes d’un retournement du cycle du BTP chez nos voisins espagnols et anglais, qui pourrait indirectement toucher l’industrie française”. “La production industrielle reste insuffisante pour être créatrice d’emplois”, relève pour sa part Marc Touati, chez Global Equities. “De plus en plus, les entreprises industrielles qui s’en sortiront seront celles qui produisent à l’étranger”, ajoute-t-il. |
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