[11/02/2008 10:04:43] CARACAS (AFP) Le président vénézuélien Hugo Chavez a menacé ce week-end de “ne plus envoyer une goutte de pétrole vers l’empire des Etats-Unis” en réaction à un possible gel mondial des actifs de la compagnie PDVSA sur la base d’un recours du groupe américain d’ExxonMobil. Jeudi, ExxonMobil avait annoncé avoir obtenu ce “gel mondial” de la Haute cour à Londres, dans le cadre d’une demande de compensation pour son retrait du Venezuela il y a un an (et non il y a quelques années). “Je parle à l’empire nord-américain parce que c’est lui le maître. Qu’il continue et il verra que nous n’enverrons plus une goutte de pétrole à l’empire des Etats-Unis”, a déclaré M. Chavez, dans son émission radiotélévisée dominicale Allo Président. Il a affirmé qu’il ne s’agissait pour le moment que d’une “menace” d’ExxonMobil, reprenant la position avancée par les responsables vénézuéliens qui avaient tous minimisé vendredi la portée de la décision judiciaire britannique. Mais “si vous (les Etats-Unis) parvenez vraiment à faire geler (les actifs), si vous nous causez des ennuis, nous n’enverrons plus de pétrole vers les Etats-Unis”, a souligné le chef d’Etat vénézuélien. “Si la guerre économique continue contre le Venezuela, le prix du pétrole montera jusqu’à 200 dollars le baril et le Venezuela s’impliquera dans cette guerre économique. Beaucoup de pays sont disposés à nous aider. Ils (les USA) ne nous font pas peur”, a ajouté M. Chavez. L’an passé, le gouvernement vénézuélien avait décrété la “nationalisation” du secteur pétrolier en faisant prendre à la compagnie nationale PDVSA le contrôle des gisements et raffineries des groupes étrangers dans la très prometteuse Ceinture de l’Orénoque. ExxonMobil et ConocoPhilips avaient refusé de participer au nouveau système d’entreprises mixtes mis en place par PDVSA et avaient demandé l’arbitrage de plusieurs juridictions internationales pour obtenir des dédommagements, en particulier le Centre international des règlements de conflits relatifs à des investissements de la Banque mondiale. Le Venezuela exporte la moitié de sa production pétrolière de 3,2 millions de barils par jour vers les Etats-Unis pour lesquels ce brut représente seulement 15% de leurs importations (le reste venant d’Arabie saoudite, Mexique et Canada). Caracas est plus dépendant de Washington que l’inverse car le brut extra-lourd vénézuélien, distribué par les stations service Citgo, propriété de PDVSA, est difficile à exporter vers d’autres destinations où il faut des raffineries spécialement adaptées. |
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