[11/02/2008 13:47:39] BERLIN (AFP) Le président de la BCE et le gouverneur de la Bundesbank se veulent confiants pour l’économie européenne, selon des interviews parus lundi, qui pourraient refroidir un peu les espoirs de baisse des taux en zone euro. “Les fondamentaux économiques sont sains et nous pensons que nous avons une phase de croissance qui est significative”, souligne Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, dans une interview à quatre médias japonais, l’agence de presse Kyodo News, les quotidiens Nikkei et Yomiuri Shimbun et la radio-télévision Nippon Hoso Kyokai. Le texte de l’interview a été publié sur le site internet de la BCE. Pour autant, il existe “un niveau inhabituellement élevé d’incertitude, qui s’explique grandement par les turbulences sur le marché financier”, poursuit le Français, reprenant des inquiétudes déjà exprimées la semaine dernière à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE. L’institution avait alors décidé de laisser son principal taux directeur inchangé à 4%. “L’influence des turbulences financières et l’incertitude doivent être prises en compte”, poursuit M. Trichet, qui fait valoir que les dernières données économiques en provenance de la zone euro ont été mitigées. Mais “l’économie européenne n’est pas l’économie américaine et les deux côtés de l’Atlantique ne sont pas dans la même situation”, poursuit-il. Concernant les possibilités pour la BCE de baisser ou d’augmenter son taux directeur, M. Trichet répète qu'”au sein du conseil des gouverneurs, nous n’avons pas eu d’appel pour une hausse des taux”. “Mais également pas d’appel pour une baisse des taux.” Il n’y a pas eu non plus de discussions officieuses en faveur d’une baisse des taux, contrairement à ce qu’ont supputé certains observateurs. “Ce serait une fausse interprétation”, insiste M. Trichet. Sur le même thème, le gouverneur de la banque centrale allemande et membre du conseil des gouverneurs de la BCE Axel Weber a aussi déclaré que son interprétation était “différente” de celle de certains analystes. “Il n’y a aucun signal de détente du conseil des gouverneurs de la BCE en ce qui concerne le niveau des prix”, a-t-il dit, une façon de plaider pour une politique de taux sévère. M. Weber “voit comme avant des évolutions à prendre au sérieux sur l’inflation, qui nous préoccupent.” “Il peut y avoir des effets négatifs de la crise financière sur l’économie réelle. Mais je ne crois pas que cela arrive en Allemagne ou en zone euro”, a dit Axel Weber à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, une autre façon de doucher les espoirs d’une ouverture rapide des vannes du crédit par la BCE. Pour l’Allemagne seule, “il est possible que nous ayons un certain affaiblissement, mais je ne vois pas venir d’effondrement”, a-t-il assuré. |
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