[11/02/2008 15:09:37] BRUXELLES (AFP) Les Etats-Unis n’étaient pas d’accord lors du G7-Finance ce week-end à Tokyo pour que la faiblesse du dollar, dont s’inquiètent les Européens, soit mentionnée dans le communiqué final de la réunion, a indiqué lundi le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. “Je pense que les conditions qui nous auraient permis de procéder à un changement important de la formulation” du communiqué final de la réunion des grands argentiers du G7, par rapport aux précédents, “n’étaient pas réunies”, a-t-il déclaré à la presse à son arrivée à Bruxelles à une réunion du forum des ministres des Finances de la zone euro. “Les conditions auraient été que les Etats-Unis acceptent un changement de la formulation”, a ajouté M. Juncker, qui est à la fois ministre des Finances et Premier ministre du Luxembourg. “Ils n’ont pas accepté”, a-t-il précisé. Lors de leur réunion de Tokyo, les ministres des Finances de Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Japon et du Canada, ont, comme lors de leurs précédents sommets, évité toute référence spécifique à la faiblesse du dollar, notamment face à l’euro. Leur communiqué final parle surtout de la Chine, à qui ils ont demandé d'”accélérer” l’appréciation du yuan, dont la faiblesse est considérée par le G7 comme un avantage commercial déloyal. Le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, s’est borné pour sa part lundi, en arrivant à l’Eurogroupe, à se féliciter que les Etats-Unis, lors du G7 de Tokyo, “aient répété une nouvelle fois qu’ils préféraient un dollar fort” à un dollar faible. L’euro s’est fortement apprécié ces derniers mois face au dollar, ce qui handicape les entreprises exportatrices européennes et pèse sur l’activité. Mais les Etats-Unis sont traditionnellement partisans de laisser aux marchés le soin de déterminer les parités des monnaies. La faiblesse du billet vert a aussi l’avantage de soutenir leurs exportations, à un moment où la croissance nationale ralentit dangereusement. Concernant l’Europe, M. Juncker a appelé à ne pas paniquer. Il a reconnu que la croissance cette année serait “légèrement en dessous” de son “potentiel”, qui est de 2% environ, contre 2,6% attendus en 2007. Dans le même temps, il a jugé que la zone euro ne traversait pas “une mauvaise période”. Et il s’est dit persuadé que la Banque centrale européenne ne resterait pas “aveugle” face au ralentissement de la croissance, alors que les appels à une baisse de taux en zone euro, comme aux Etats-Unis, se font plus insistants. |
||
|