[12/02/2008 13:05:24] CAYENNE (AFP) Nicolas Sarkozy s’est prononcé lundi soir à Cayenne pour l’adoption de mesures fiscales dérogatoires afin d’ouvrir à la concurrence la desserte aérienne entre Paris et la Guyane, actuellement monopole de la compagnie Air France/KLM. Après la disparition d’Air Lib et le retrait de Corsair, Air France est seule sur cette ligne depuis plusieurs années avec un vol quotidien sans escale, rappelle-ton à la direction générale de l’aviation civile (DGAC), interrogée à Paris. Air Caraïbes (groupe Dubreuil) a manifesté son intérêt pour cette ligne mais a subordonné son implantation à l’obtention de mesures de défiscalisation. “J’ai demandé à ce que, exceptionnellement et compte-tenu de la situation unique de la Guyane, on envisage favorablement la défiscalisation d’avion de toute compagnie qui souhaiterait venir faire une offre concurrente sur la ligne Paris-Cayenne”, a déclaré le chef de l’Etat dans un discours prononcé à la chambre de commerce et d’industrie de la préfecture guyanaise. “C’est un bouleversement de notre doctrine administrative, certes, mais assurer une réelle concurrence sur cette ligne est un investissement indispensable et légitime de l’Etat”, a-t-il commenté. Le “monopole” d’Air France “dure depuis trop longtemps, ce qui a des conséquences sur les tarifs et la régularité des liaisons entre Cayenne et Paris”, a déploré le président devant les acteurs économiques du département. La desserte des DOM-TOM est libéralisée depuis une quinzaine d’années et les compagnies de l’Union européenne sont libres d’y ouvrir une desserte, rappelle-t-on à la DGAC. En revanche, les nouveaux arrivants désireux d’obtenir des exonérations fiscales pour favoriser l’équilibre économique de leur opération doivent les négocier avec la direction générale des impôts, ajoute-t-on de même source. Air Caraïbes dessert actuellement la Guadeloupe et la Martinique depuis Orly et effectue des vols moyen-courriers entre les Antilles et la Guyane. Elle a demandé des exonérations d’impôt, possibles en cas d’investissements dans les DOM-TOM, pour acheter de nouveaux avions afin de desservir également Orly-Cayenne. Dans l’attente de la décision de Bercy, elle a déjà obtenu des exonérations de taxes du conseil régional de Guyane. Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, et Antoine Karam, président du conseil régional, s’étaient déclarés favorables l’été dernier au projet de la compagnie. M. Estrosi ajoutait que les questions liées à ces nouvelles dessertes feraient l'”objet d’une partie de la loi-programme pour l’outre-mer”. Le chef de l’Etat a exposé lundi les grandes lignes du projet de loi, annonçant notamment la mise en place des “zones franches globales” bénéficiant de réductions d’impôt de 50 à 80%, avec notamment un taux de 80% |
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