[12/02/2008 18:19:31] NEW YORK (AFP) Le groupe General Motors, qui a conservé d’un cheveu son titre de leader mondial de l’automobile l’an dernier, a annoncé mardi un nouveau plan de départs volontaires pour gagner encore en productivité, en même temps qu’il a confirmé une perte record pour 2007. Le constructeur américain a publié une perte nette de 38,7 milliards de dollars en 2007 et décidé d’ouvrir un guichet de départs volontaires concernant potentiellement 74.000 personnes. La perte n’est pas une surprise, car elle reflète une charge de 38,3 milliards dévoilée lors des résultats du 3e trimestre. A la demande de l’administration fiscale, GM avait dû déprécier dans ses comptes des avoirs fiscaux liés à de précédents exercices. Commentant ces chiffres, la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino a reconnu que les pertes de GM étaient “significatives”, mais que le gouvernement était optimiste car le groupe avait entrepris des “réformes de structure qui devraient lui permettre de rester concurrentiel à l’avenir”. Les résultats 2007 sont ressortis supérieurs aux attentes du marché en termes de résultat hors exceptionnels et de chiffre d’affaires. A la Bourse de New York, l’action GM prenait 1,59% à 27,55 dollars vers 16H45 GMT. Le nouveau guichet départ chez GM fait suite à une première initiative en 2006. Son concurrent américain Ford a lui aussi annoncé son 2e guichet départ en janvier, ouvert à 12.000 ouvriers, alors qu’il lutte comme GM pour renouer avec les bénéfices. Sans préciser quel sera l’impact financier de ce plan ni combien d’ouvriers accepteront de partir, GM a assuré être en mesure de dégager des économies supplémentaires de 4 à 5 milliards de dollars d’ici 2010, après déjà 9 milliards d’économies en 2005-2007. En 2006, 113.000 ouvriers payés à l’heure — affiliés au syndicat de branche UAW — avaient été éligibles, et plus de 30.000 d’entre eux avaient accepté l’option qui leur était ouverte. GM avait ainsi pu réduire d’environ 35% ses effectifs d’ouvriers payés à l’heure aux Etats-Unis. Ces ouvriers syndiqués bénéficient de conditions salariales et sociales avantageuses, héritées des précédentes décennies. Ils seront remplacés à terme par quelque 16.000 ouvriers bien moins coûteux, grâce à un accord conclu entre GM et l’UAW l’été dernier: environ 75 dollars l’heure pour les plus anciens ouvriers, contre 25 dollars pour les nouveaux. L’objectif est de rattraper les ratios de productivité des constructeurs asiatiques implantés aux Etats-Unis. GM vise un ratio de coûts fixes rapportés au chiffre d’affaires de 25% d’ici 2010 et de 23% au-delà, contre encore 35% en 2005 et 29,7% en 2007. Pour l’heure, la région Amérique du Nord n’est pas encore sortie d’affaires, alors que les Etats-Unis sont en plein ralentissement économique. GM a certes indiqué viser en 2008 une “amélioration” du résultat avant impôt pour la division automobile, mais surtout du fait du boom des marchés émergents. La division automobile a dégagé en 2007 un bénéfice avant impôt de 553 millions, malgré une perte de 1,5 milliard en Amérique du Nord. Le groupe table aussi “sur une hausse de son chiffre d’affaires en 2008”, a assuré son directeur financier Fritz Henderson, lors d’une conférence téléphonique, malgré “des défis” cette année aux Etats-Unis. “Nous prendrons les mesures qu’il faut pour adapter nos capacités à la demande”, a-t-il assuré. GM n’a pas livré d’estimations pour le marché américain en 2008, attendu en baisse par les analystes. “Si les volumes de ventes reviennent à la normale en 2009, avec une hausse d’un million d’unités, cela génèrera un bénéfice avant impôt supplémentaire de 1 à 1,5 milliard de dollars”, selon GM. |
||
|