Grande distribution : accord patronat-syndicats sur les salaires

 
 
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Des caddies renversés le 11 février 2008 dans un Carrefour de Marseille, où les salariés sont en grève depuis onze jours. (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[13/02/2008 13:07:22] PARIS (AFP) Trois syndicats (FO, CFTC et CFE-CGC) ont signé un accord de branche sur les salaires dans la grande distribution, qui garantit une rémunération minimale au niveau du Smic, a indiqué mercredi la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD, patronat).

La grande distribution à prédominance alimentaire emploie quelque 636.000 salariés en France, répartis dans des enseignes comme Auchan, Carrefour, Leclerc, Casino etc..

L’accord va pouvoir s’appliquer directement à partir du 1er mars dans les sociétés où aucun accord n’a été conclu sur les salaires, de source syndicale. Dans de nombreuses enseignes, les négociations annuelles sont en cours et l’accord va servir de socle minimal.

Selon un communiqué de la FCD, l’accord “fixe une grille de salaires minima conventionnels de la branche” qui comprend un temps de pause “rémunéré à 5% de la rémunération du temps de travail effectif, en plus de celui-ci” et un “salaire brut de départ” à “1.344 euros/mois” pauses comprises.

Selon la FCD, “l’augmentation moyenne de la grille (par niveaux de qualification, ndlr) est de 6,5%” par rapport à la grille précédente, remontant à 2006.

Interrogées par l’AFP, la CFDT et la CGT se sont élevées contre cette affirmation qualifiée de “gratuite”. “Il n’y a pas eu d’augmentation de la grille depuis deux ans” fait valoir la CGT, “et sur les temps de pause c’est un retour à la légalité”.

La FCD a ajouté que “les discussions se poursuivront” dans les prochains jours sur une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), sur l’égalité hommes/femmes et sur les temps partiels, sujets hautement sensibles dans la grande distribution.

FO, premier syndicat dans la branche, avait indiqué mardi à l’AFP qu’il s’apprêtait à signer l’accord salarial, après avoir obtenu des “garanties” de la part du patronat sur de véritables négociations sur les temps partiels contraints, sur une “clause de revoyure” en cas d’augmentation du Smic dans les prochains mois et sur les modalités de la rémunération des temps de pause.

FO, la CFDT (2e syndicat) et la CGT (3e) avaient mené le 1er février une journée d’action dans les supermarchés et hypermarchés qui avait suscité une participation exceptionnelle des salariés, notamment sur ce thème des salaires.

Les trois syndicats avaient menacé il y a une semaine d’une nouvelle mobilisation le 24 mars si le patronat du secteur ne reprenait pas les négociations.

La CFDT s’est dite “surprise” de la signature de FO alors qu’elle n’a pas eu connaissance d'”avancées” depuis le 1er février. La CGT a prévu une réunion mercredi après-midi avec ses délégués syndicaux des différentes enseignes pour “envisager la suite des événements”.

 13/02/2008 13:07:22 – © 2008 AFP