Grande distribution : accord à l’arraché pour une rémunération minimale au Smic

 
 
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Des caddies renversés le 11 février 2008 dans un Carrefour de Marseille, où les salariés sont en grève depuis onze jours. (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[13/02/2008 16:28:12] PARIS (AFP) Trois syndicats (FO, CFTC, CFE-CGC) ont signé mercredi à l’arraché un accord de branche sur les salaires dans la grande distribution, qui garantit une rémunération minimale au niveau du Smic, après une mobilisation exceptionnelle des salariés des supermarchés le 1er février.

“C’est une étape, avant de nouvelles échéances sur les questions des temps partiels subis et de l’évolution des métiers”, a souligné FO, premier syndicat de la branche, qui s’est désolidarisé de la CGT (3e) et de la CFDT (2e), avec qui il avait mené cette journée d’action et qui n’ont pas signé l’accord.

Il s’appliquera dès le 1er mars dans les entreprises de distribution alimentaire où aucun accord n’a été conclu sur les salaires. Dans de nombreuses sociétés, les négociations annuelles sont en cours et l’accord va servir de socle minimal.

Quelque 636.000 salariés sont employés dans la branche, chez Auchan, Carrefour, Leclerc, Casino, etc. 4,5% d’entre eux étaient en grève le 1er février, dans ce secteur aux mobilisations rares, faute de moyens.

L’attente est grande, comme le montre la grève poursuivie depuis le 1er février dans l’hypermarché Carrefour Grand Littoral à Marseille, où les salariés réclament le passage à des temps complets et une amélioration de leur rémunération, souvent inférieure à 1.000 euros net mensuels.

Selon le patronat du secteur (FCD), la grille de salaires minima qui a été négociée comprend un temps de pause “rémunéré à 5% de la rémunération du temps de travail effectif, en plus de celui-ci, ce qui était une demande forte des organisations syndicales”.

Le “salaire brut de départ” pour 35 heures hebdomadaires est au niveau du Smic, à 1280 euros mensuels (1.344 euros pauses comprises).

Selon la FCD, “l’augmentation moyenne de la grille est de 6,5%” par rapport aux niveaux de la grille précédente, remontant à 2006.

Une affirmation “gratuite”, selon la CGT, qui rappelle qu'”il n’y a pas eu d’augmentation depuis deux ans” et que “sur les temps de pause, c’est un retour à la légalité”.

La CFDT a raillé une “réponse marketing” du patronat à la mobilisation du 1er février, sous la pression du ministère du Travail. “La question du pouvoir d’achat” reste non réglée, estime le syndicat, qui remarque le faible écart entre les niveaux de la grille.

“Aucune réponse” n’a été donnée sur le respect du repos dominical, souligne en outre la CGT.

Les deux syndicats se disent prêts à une nouvelle mobilisation, peut-être durant le week-end de Pâques (22-24 mars).

Au contraire, FO considère que la grève “a porté ses fruits”, le syndicat ayant obtenu des “engagements” de la FCD sur de “véritables négociations sur les temps partiels et non une simple commission”, ainsi que sur le Smic “en cas d’augmentation” dans les mois à venir.

Le syndicat a paraphé l’accord mercredi, alors que l’ouverture aux signatures n’avait cessé d’être repoussée.

De son côté, le président de la FCD Jérôme Bédier s’est félicité auprès de l’AFP du “dialogue social” dans la branche, soulignant le “plan de travail important” pour l’année: négociations sur une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) à partir du 6 mars, sur l’égalité hommes/femmes le 18 avril, et sur les temps partiels (37% des salariés) le 21 avril.

Les syndicats sont inquiets de l’arrivée des nouvelles technologies et en particulier des caisses automatiques. La FCD souhaite “le maintien d’un effectif important aux caisses, mais ça dépendra de toute une série de facteurs, notamment des temps partiels que l’on nous demande de diminuer”, a averti son président.

 13/02/2008 16:28:12 – © 2008 AFP