[14/02/2008 17:32:56] PARIS (AFP)
La croissance de la France n’a pas réussi à accrocher la barre symbolique des 2% en 2007, après un médiocre 0,3% au quatrième trimestre qui suscite des inquiétudes pour l’économie française cette année. Selon les résultats publiés jeudi par l’Institut national de la statistique, le produit intérieur brut a progressé de 1,9% sur l’ensemble de l’année 2007 (+2,2% en 2006), un chiffre conforme à ses dernières prévisions. L’Insee tablait toutefois sur une croissance de 0,5%, et non pas 0,3%, au dernier trimestre. “2008 s’est engagée très poussivement ce qui hypothèque la performance à attendre”, prévient ainsi Alexandre Mirlicourtois, économiste chez Xerfi. Mais pour la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, le “reflux” de la croissance fin 2007 “ne reflète pas un ralentissement marqué et durable de l’activité en lien avec un contexte international devenu plus incertain”. Après avoir longtemps affirmé que la croissance atteindrait au moins 2,25%, le gouvernement a reconnu depuis quelques semaines qu’elle serait “autour de 2%”, voire légèrement inférieure. Avec 1,9%, “le pire a été évité et le gouvernement sauve l’honneur”, estime Nicolas Bouzou, économiste au cabinet Asterès. Et il juge ce “chiffre relativement rassurant quant à la capacité de résilience de l’économie française” alors que de nombreuses incertitudes demeurent sur l’impact de la crise financière internationale. “Sur 2007, on est de nouveau avec une croissance autour de 2%, c’est la tendance de l’économie française depuis quatre ans”, indique Eric Dubois, chef de la conjoncture à l’Insee. “Le commerce extérieur continue de tirer la croissance vers le bas, même si la contribution négative a été moins forte qu’en 2004 ou 2005”, souligne-t-il.
Le déficit commercial de la France a pourtant battu un record historique l’an dernier avec plus de 39 milliards d’euros, amputant la croissance de 0,3 point de PIB, tandis que la consommation des ménages rapportait dans le même temps 1,2 point. C’est précisément sur la tenue de la consommation, principal pilier de la croissance en France ces dernières années, que portent les principales interrogations pour 2008. “Au cours du quatrième trimestre, la demande intérieure totale n’a progressé que de 0,1%”, sa plus mauvaise performance depuis cinq ans, relève l’économiste Marc Touati (Global Equities), pour qui “la dynamique de croissance intérieure est bien en train de s’affaisser”. “L’effondrement de la confiance des ménages, et surtout de leurs intentions d’achat, avive notre inquiétude pour la consommation”, qui devrait ralentir en 2008 sous l’effet “d’une inflation encore élevée au premier semestre et des créations d’emplois moins nombreuses”, estime Mathieu Kaiser (BNP Paribas). L’Insee s’attend certes à un pic d’inflation en début d’année 2008 qui va peser sur le revenu et pourrait avoir un impact sur la consommation des ménages. Mais “depuis deux ou trois ans, quelle que soit la fluctuation du revenu, la consommation des ménages reste sur un rythme annuel à peu près régulier de 2%”, avec un taux d’épargne particulièrement élevé, relève Eric Dubois. En 2007, le pouvoir d’achat des ménages aurait progressé d’environ 3,3% en moyenne tandis que la consommation a gagné 2,1%. Troisième moteur de la croissance, l’investissement est resté dynamique, surtout du côté des entreprises (+4,9% en 2007), contribuant au total à un gain de 0,8 point de PIB. |
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