Wall Street termine en nette baisse, à cause du pessimisme de la Réserve fédérale

 
 
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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

[14/02/2008 21:50:55] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a clôturé en net repli jeudi, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, ayant dressé un tableau assombri des perspectives de l’économie américaine: le Dow Jones a perdu 1,40% et le Nasdaq a cédé 1,74%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a abandonné 175,26 points à 12.376,98 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, 41,39 points à 2.332,54 points, selon les chiffres définitifs de clôture.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui reculé de 1,34% (-18,35 points) à 1.348,86 points.

Auditionné devant la commission bancaire du Sénat américain, avec le secrétaire au Trésor Henry Paulson, M. Bernanke a de nouveau pronostiqué une période de croissance “lente” aux Etats-Unis avant une amélioration d’ici la fin de l’année, se redisant prêt à baisser les taux d’intérêt en cas de dégradation de l’économie.

Mais il a ensuite indiqué que la banque centrale allait d’ici une semaine actualiser ses prévisions et “elles montreront des projections de croissance plus faibles”.

“Bernanke n’a jamais été aussi près de dire qu’on se dirigeait vers une récession et cela a mis un coup au marché”, a commenté Mace Blicksilver, analyste de Marblehead Asset Management, ajoutant que le repli boursier était amplifié par l’expiration d’options intervenant vendredi.

Selon Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners, les investisseurs ont plutôt cherché des “excuses pour prendre des bénéfices après trois séances de forte progression”.

Le ton pessimiste du patron de la banque centrale américaine a totalement occulté des chiffres économiques “pas si mauvais que ça”, selon Dick Green, analyste de Briefing.com.

Après une hausse surprise des ventes de détail publiée jeudi, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont encore baissé, tandis que le déficit commercial des Etats-Unis a été réduit en 2007 pour la première fois en six ans.

“Si cette tendance se poursuit, l’économie va s’en sortir dans un état bien meilleur que les pires craintes du marché”, a jugé M. Green.

Mais, par ailleurs, les perspectives du marché du crédit ont été davantage noircies avec la perte par FGIC, l’un des trois grands rehausseurs de crédit américains, de sa dernière note “Aaa”, nécessaire à l’exercice de son activité. L’agence Moody’s a décidé d’abaisser sa note jugeant ses fonds propres insuffisants.

Les concurrents de FGIC, MBIA et Ambac ont fortement profité de ses déboires, grimpant respectivement de 8,42% à 12,62 dollars et de 12,38% à 10,53 dollars.

Les valeurs bancaires, qui risquent de subir les difficultés des réhausseurs, avaient déjà reçu un coup quand le patron de la banque centrale américaine a dit s’attendre à de nouvelles dépréciations d’actifs de la part des banques aux Etats-Unis, excluant cependant un risque d’insolvabilité. Sur la séance, Merrill Lynch a notamment perdu 2,80%, Citigroup 2,28% et JPMorgan 3,38%.

L’indice vedette Dow Jones a également été tiré par le bas par Intel (-3,31% à 20,46 dollars, car “Goldman Sachs a dit dans une note que le fabricant de puces pourrait souffrir d’un ralentissement des ventes d’ordinateurs”, a rapporté Al Goldman, analyste d’AG Edwards.

En revanche, le retour dans le vert du fabricant de pneumatiques Goodyear sur son exercice 2007 a été vivement salué (+7,39% à 27,19 dollars).

Clear Channel a aussi gagné 2,17% à 30,13 dollars. Le groupe de médias a affirmé que tous les obstacles réglementaires à sa reprise par deux fonds d’investissement avaient été résolus.

Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,818%, contre 3,694% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,653%, contre 4,512% la veille.

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 14/02/2008 21:50:55 – © 2008 AFP