[14/02/2008 16:24:12] PARIS (AFP) Après avoir dépassé les attentes en 2007, Capgemini s’est montré jeudi rassurant pour 2008 et se juge bien armé pour résister à un éventuel ralentissement économique, des perspectives saluées par une envolée du titre à la Bourse de Paris. Vers 16H00 (15H00 GMT), l’action gagnait 10,32% à 37,84 euros, signant la plus forte hausse du CAC, dans un marché en progression de 0,95%. Habituée des crises, notamment au début des années 1990 et 2000, Capgemini, l’un des premiers groupes de services informatiques mondiaux, est cette fois déterminé à ne pas se laisser fragiliser par le contexte économique. “Le groupe a un profil fondamentalement différent” qui le rend “plus résistant” aux aléas conjoncturels, a déclaré son directeur général, Paul Hermelin, lors d’une conférence de présentation des résultats 2007. Pour l’instant, il ne voit pas “d’indication de ralentissement, même aux Etats-Unis”, où Capgemini réalise près de 20% de son chiffre d’affaires. “Le début d’année est solide, dans la continuité de l’an dernier”. Une déclaration de bon augure après une “bonne année” 2007: le groupe a surpris agréablement les analystes avec un bénéfice net de 440 millions d’euros, en hausse de 50%, et une marge opérationnelle de 7,4%, contre un objectif initial de 7%, après 5,8% en 2006. Les ventes ont elles progressé de 13% à 8,7 milliards d’euros. “Nous avons gagné des parts de marché l’an dernier et atteint notre meilleur niveau de rentabilité depuis 2000 et un résultat net inégalé depuis une dizaine d’années”, s’est félicité M. Hermelin. Autre bonne nouvelle, l’annonce de la renégociation du contrat avec Schneider Electric, un point très surveillé par les analystes. Capgemini compte poursuivre sur cette lancée en 2008, même s'”il n’est pas inconcevable que les difficultés du secteur bancaire finissent par se propager à l’ensemble de l’économie et atteindre nos propres métiers”. Dans l’hypothèse la plus pessimiste, la société parie sur une croissance organique de 2%, sinon elle se situera plutôt entre 4% et 5%, et dans tous les cas de figure, elle confirme son objectif d’une marge à 8,5%. Pour “affronter les péripéties du marché”, Capgemini, qui se dit “vigilant mais confiant”, fait valoir plusieurs atouts. Tout d’abord, une “assise solide dans le secteur public”, moins exposé à la concurrence, où Capgemini a remporté de nombreux contrats depuis 2004. Le groupe a aussi considérablement accru la part de l’infogérance, autrefois un de ses points faibles, source de stabilité. Réputé très sensible aux cycles, il compte désormais 60% de revenus récurrents. Mais surtout il a l’intention de s’appuyer sur son plan de transformation, dont l’un des points clés est le développement “offshore”: 24% des salariés (20.000 sur 83.500) travaillent aujourd’hui dans les pays émergents pour le compte de clients occidentaux. La SSII fondée en 1967 à Grenoble a pris de l’avance dans ce domaine sur ses concurrents, suivant le modèle de l’américain Accenture. Outre l’Inde, qui dépassera la France “en milieu d’année” en terme d’effectifs, Capgemini est implanté en Pologne, en Chine, au Maroc, en Argentine et au Brésil et prévoit d’ouvrir bientôt un autre centre aux Philippines ou au Vietnam. Enfin, le groupe a dissipé les inquiétudes sur sa filiale Kanbay, acquise début 2007, qui avait été touchée par la crise du “subprime”. “L’intégration est très bien engagée”, a indiqué M. Hermelin, échaudé après l’expérience malheureuse du rachat de la division conseil d’Ernst and Young en 2000. Dans le contexte actuel, Capgemini se contentera cette année d’opérations “de taille petite et moyenne”, histoire de ne pas mettre en danger sa reconquête du marché. |
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