Cybercriminalité : Alliot-Marie présente un plan d’action “ferme et résolue”

 
 
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Michèle Alliot-Marie en janvier 2008 (Photo : bertrand guay)

[14/02/2008 19:44:26] NANTERRE (AFP) Doublement du nombre d’enquêteurs spécialisés, introduction de nouvelles incriminations, captation à distance des données informatiques: la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a présenté jeudi son plan d’action “ferme et résolue” pour combattre la cybercriminalité.

Face à la cybercriminalité, “nous ne garantirons le plein exercice de la liberté des usagers et des citoyens qu’à condition de nous donner les moyens adaptés”, a jugé la ministre, après avoir visité la “plate-forme de signalement et de veille” de l’internet installée dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre.

Cette “plate-forme”, où travaillent huit policiers et gendarmes, veille sur la toile et reçoit les “signalements” de sites xénophobes ou pédopornographiques que leur adressent les internautes.

En 2007, ils en ont reçus 14.465, dont 308 ont été orientés vers des services d’enquête en France et 1.552 vers des services étrangers via Interpol.

La ministre a fait part de son intention d’étendre les activités de cette “plate-forme” à la lutte contre le terrorisme et aux autres types de délinquance comme l’escroquerie.

Elle a également annoncé le “doublement du nombre des cyber-enquêteurs”, au sein de la police et de la gendarmerie, avec une “formation commune au plus haut niveau”.

Mme Alliot-Marie a prévu la création de nouvelles infractions, citant le “délit l’usurpation d’identité sur internet, passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende” et des “peines alternatives de travaux d’intérêt général pour les +hackers+ condamnés”, afin qu’ils utilisent “leurs réelles compétences au service de la collectivité”.

La ministre a confirmé sa volonté d’inclure dans la future LOPSI (loi d’orientation pour la sécurité intérieure), outre le délit d’usurpation d’identité sur internet, la possibilité “sous contrôle du juge, de capter à distance, au moment où elles s’affichent à l’écran d’un pédophile ou d’un terroriste, les données se trouvant dans un ordinateur ou transitant par lui”.

Mme Alliot-Marie a souhaité “évoluer, dans le cadre de procédures judiciaires, vers la géolocalisation des utilisateurs d’internet”, grâce à une “coopération des acteurs du net avec les services de lutte contre la cybercriminalité”.

La ministre compte en outre profiter de la présidence française de l’Union européenne, à compter du 1er juillet, pour étendre à d’autres pays les “perquisitions sur un réseau informatique”, jusqu’alors autorisées par la loi pour la sécurité intérieure de 2003, mais uniquement si les systèmes concernés se trouvent sur le territoire national.

Dans ce cadre, elle plaidera pour la création d’une “plate-forme européenne d’échanges d’informations”, sous l’égide d’Europol.

Enfin, en amont, la ministre a fait part de sa volonté d’engager un “dialogue constructif sur les actions à mener en commun” avec l’ensemble des acteurs, tels que les fournisseurs d’accès ou les hébergeurs de sites.

A terme, elle a souhaité l’ébaloration “d’une charte des bonnes pratiques”, qui “devra permettre le blocage des sites illicites comme la Norvège qui possède un dispositif de blocage des sites pédophiles”.

Tout en se défendant de tout appel à “la délation”, Mme Alliot-Marie a insisté sur la nécessité de “ne jamais laisser le dernier mot aux trafiquants, aux pédophiles et aux terroristes”.

 14/02/2008 19:44:26 – © 2008 AFP