Fillon affiche son calme dans la tempête économique et politique

 
 
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François Fillon et Nicolas Sarkozy le 13 février 2008 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[15/02/2008 07:21:13] PARIS (AFP) François Fillon affiche sa sérénité dans un entretien au Figaro-Magazine à paraître samedi, se posant en réformateur soucieux de garder “le cap”, en fixant notamment à 26.000 l’objectif d’expulsions de clandestins en 2008, malgré la crise financière et le désaveu actuel de Nicolas Sarkozy, auquel il rappelle sa “totale loyauté”.

“La ligne, c’est d’abord la lutte sans merci contre l’immigration clandestine. On s’était fixé un objectif de 25.000 reconduites à la frontière en 2007. On est à 24.000. L’objectif est de 26.000 pour 2008”, explique le Premier ministre. Selon une source policière, 23.186 expulsions ont été effectuées l’année dernière.

“Nous avons modifié la législation pour orienter la politique d’immigration française vers une immigration économique plutôt qu’une immigration familiale. On veut adapter nos flux migratoires aux besoins de l’économie française”, rappelle-t-il.

La majorité, dit M. Fillon, “a besoin d’un cap. Je maintiendrai ce cap. Je suis élu depuis 1981, j’ai siégé dans plusieurs gouvernements, j’ai appris à relativiser et les hausses et les baisses des sondages”, affirme le Premier ministre, qui bénéficie actuellement d’une popularité enviable, dans un entretien de six pages agrémenté de nombreuses photos.

“Plus la crise internationale est sérieuse, plus la France doit se dépêcher d’accomplir les réformes qui vont lui permettre de profiter du moindre vent porteur”, insiste-t-il.

“La vraie popularité, elle se gagnera par les résultats. Et, pour obtenir des résultats, il faut réformer”, plaide-t-il. “Au moment de la pesée des âmes, c’est-à-dire à la fin du quinquennat, ce qui comptera, ce sont les réformes qui auront été faites”.

M. Fillon, dont la photo occupe toute la Une du journal, affirme qu’avec le chef de l’Etat, il “forme une équipe, complètement solidaire, qui respecte les logiques de la Ve” République.

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François Fillon précède Jean-Louis Borloo et Eric Besson après un Conseil des ministres le 13 février 2008 à l’Elysée (Photo : Martin Bureau)

“Ma loyauté au président est totale. Je n’ai qu’un objectif : le servir (…) Le moment venu, les Français lui sauront gré du redressement engagé”, insiste-t-il, minimisant la chute continue de Nicolas Sarkozy dans les sondages.

S’agissant de la vie privée du chef de l’Etat, il critique des “attaques personnelles et scandaleuses qui ont dépassé toutes les limites”.

Interrogé sur ses prévisions de croissance pour 2008, M. Fillon “ne croit pas que nous serons très en dessous” de la fourchette annoncée de 2 à 2,25%, tout en admettant que “personne n’est aujourd’hui en mesure de prévoir le ralentissement de l’économie américaine”.

Selon lui, les allègements fiscaux adoptés dès l’été 2007 “correspondent exactement à ce dont avait besoin une économie soumise à un risque dû à une crise internationale”.

Ils vont “booster dans un contexte difficile la croissance française”, dit-il. “C’est la raison pour laquelle je pense que la croissance de 2008 sera proche de 2%”.

Le Premier ministre dément à nouveau l’idée d’un plan de rigueur, et défend l’éventualité d’une intervention économique de l’Etat à l’usine ArcelorMittal de Gandrange (Moselle).

“Tous les grands pays libéraux autour de nous ont une politique d’intervention massive de l’Etat”, justifie-t-il en citant les commandes militaires américaines à l’avionneur Boeing.

Il précise par ailleurs que le projet de loi sur la réforme des institutions, initialement prévu pour le mois de janvier, sera finalement déposé devant le Conseil d’Etat “dans les prochains jours”.

En chef de la majorité, M. Fillon décoche enfin une flèche à Jacques Attali, coupable d’avoir parlé de “République des imbéciles” à propos des députés UMP: “C’était maladroit. C’est le moins qu’on puisse dire”.

 15/02/2008 07:21:13 – © 2008 AFP