[18/02/2008 15:47:37] PARIS (AFP) Le Crédit Agricole a annoncé lundi la création d’une fondation pour accompagner le développement des institutions de microfinance dans les pays émergents, une initiative commune avec la Grameen Bank fondée par le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus. “C’est la première fois qu’un grand groupe bancaire s’associe à la Grameen”, a souligné M. Yunus lors d’une conférence de presse organisée au siège de la banque française à Paris. “C’est un rêve qui se réalise”, a ajouté ce professeur d’économie bangladais, qui a insisté sur le caractère “exemplaire” de cette initiative. Baptisée “Fondation Grameen Crédit Agricole”, cette fondation, dotée d’un capital initial de 50 millions d’euros, va notamment offrir des garanties aux institutions de microfinance (IMF) qui sont en phase intermédiaire de croissance, notamment celles qui agissent dans les milieux agricoles et ruraux. Le Crédit Agricole n’a pas “vocation à faire des dons ou des subventions” mais à aider l’institution “dans son accès au capital”, a souligné son directeur général Georges Pauget. “La Grameen Bank n’a pas besoin d’argent, mais cette garantie aura un effet de levier en donnant aux banques locales une plus grande capacité d’emprunt”, a renchéri M. Yunus. En plus d’une garantie de leurs emprunts, la fondation proposera aux IMF d’accéder à une plateforme d’assistance technique, de formation et d’échange de meilleures pratiques. Afin d’élargir ses ressources, elle prévoit de créer en 2009 un fonds dédié à la microfinance, qui fera appel aux investisseurs socialement responsables. Elle espère lever 100 millions d’euros supplémentaires en 2009 et mobiliser un montant de l’ordre de 150 millions d’euros en régime de croisière. De droit luxembourgeois, la fondation sera dirigée par un conseil d’administration de 10 à 13 membres issus du Crédit Agricole et de Grameen Trust, dont M. Yunus. Cette initiative commune est le fruit de “rencontres multiples” et de la “conviction partagée que, même dans l’activité bancaire, il y a une place pour l’homme”, voire que “l’homme peut être au coeur de l’activité bancaire”, a affirmé M. Pauget. René Carron, le président du Crédit Agricole, a salué la “révolution tranquille de Yunus” qui n’a pas seulement “inventé une technique mais est allé à la racine du mal” et a montré que “l’esprit d’entreprise” n’était pas “réservé à une caste” de gens riches. |
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