Agriculture : La tomate de Gabès s’exporte bien, même trop bien

Agriculture : La tomate de Gabès s’exporte bien, même trop bien


Par Abou SARRA

Ingrédient de cuisine le
plus consommé dans le monde après la

pomme de terre
, la tomate, ce fruit originaire d’Amérique
centrale
(Mexique),
qui se consomme frais ou transformé, a un bel avenir, au sud tunisien, à la
faveur de l’irrigation par le biais des eaux géothermiques.

 

Ce type d’irrigation a
pour mérite de produire une tomate d’excellente qualité. Une bonne qualité
gustative de ce fruit est attribuée essentiellement à la quantité d’acides
et de sucres contenus dans ce fruit. Autant de composantes qui en font un
fruit aux qualités diététiques et médicales certaines. La consommation d’une
tomate par jour serait la meilleure prévention du cancer de la prostate.

 

D’un point de vue
économique, la tomate irriguée par les eaux géothermiques est un créneau
porteur, voire une affaire fort rémunératrice.

 

Pour preuve, le
kilogramme de tomate produite dans les serres d’El hamma, Chenchou, El
Khebayat et Ben Ghilouf (région de Gabès), se vend, aujourd’hui, à 4 euros
(environ 7 dinars) en Europe, soit presque dix fois le prix d’une tomate
vendue localement.

 

C’est pour dire qu’il
s’agit d’une véritable manne que les investisseurs locaux et étrangers, de
plus en plus nombreux, s’emploient à exploiter et à valoriser.

 

Après les pionniers, les
Français et les Marocains, c’est au tour d’investisseurs britanniques,
espagnols et hollandais de venir explorer les opportunités offertes dans les
contrées de Gabès en vue de produire, notamment, de la tomate destinée à
l’exportation vers l’Europe, les pays du Golfe arabe et l’Amérique.

 

Cet intérêt pour
l’irrigation par les eaux géothermiques s’explique par l’excellente qualité
et saveur de la tomate du sud du pays laquelle force, de plus en plus, le
goût de fins gourmets en Europe et ailleurs.

 

Si on croit les fameuses
intentions d’investir dans ce créneau, indicateur privilégié des structures
d’appui à l’investissement (Agence de promotion des investissements
agricoles ‘’APIA’’ et Commissariat au développement agricole de Gabès), la
superficie des serres que les nouveaux investisseurs se proposent d’aménager
couvre 70 hectares.

 

Ces projets permettront
de doubler la superficie globale réservée aux cultures sous serre pour
atteindre 140 hectares. L’objectif national est d’atteindre, à l’horizon
2016, une superficie de 150 hectares de périmètres irrigués par les eaux
géothermiques.

La valeur de ces
investissements pourrait atteindre un million de dinars par hectare. Leur
capacité de création d’emplois est évaluée à 13 emplois par hectare alors
qu’elle ne dépasse pas les 3 emplois dans les cultures irriguées ordinaires.

 

L’effet d’entraînement de
ces cultures géothermiques sera perceptible à travers la promotion des
activités d’emballage, de conditionnement, d’industrie agroalimentaire, de
transport et autres.

 

Le gouvernorat de Gabès
compte à lui seul 15 projets de géothermie dont 3 réalisés par des
investisseurs étrangers.

Ces projets contribuent à
raison de 50% à  la production nationale des primeurs cultivées sous serres
et à la quasi-totalité des exportations destinées notamment au marché
européen et à celui des pays du Golfe arabe

 

Pour mémoire, la tomate,
l’un des aliments les plus importants dans l’alimentation humaine, a été
longtemps appelée “pomme d’amour” ou “pomme d’or”. L’appellation de «tomate»
n’a été acceptée par l’Académie
française
qu’en 1835.

 

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