[19/02/2008 09:25:01] PEKIN (AFP) La Chine, qui a pour priorité économique cette année la lutte contre l’inflation, a connu en janvier la plus forte hausse des prix depuis 11 ans, accentuée par les intempéries qui ont paralysé une grande partie du pays. L’indice des prix à la consommation, principale jauge de cette inflation, a bondi de 7,1% en glissement annuel, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (BNS). Il s’agit de sa plus forte progression depuis septembre 1996. L’indice avait alors augmenté de 7,4%. L’inflation a été de 4,8% l’an dernier, avec un plus haut mensuel en novembre à +6,9%. Les analystes s’attendaient à ce que la lutte contre la flambée des prix soit contrecarrée dès ce début d’année par la vague d’intempéries ayant frappé le sud et le centre du pays, les pires depuis un demi-siècle. La paralysie des infrastructures et les dommages économiques ont en effet accru la pression sur les prix, notamment de l’alimentaire, grand responsable de leur hausse l’an dernier. Selon les chiffres du BNS, les prix en janvier ont davantage progressé en zones rurales (+7,7%) qu’en ville (+6,8%) et la hausse dans le non-alimentaire est restée maîtrisée (+1,5%) alors que l’alimentaire bondissait de 18,2%. “Le temps n’a pas été en faveur des cours de la viande ou des céréales (…) Officiellement, 11,9 millions d’hectares de cultures ont été touchés par les chutes de températures, 1,77 million d’hectares complètement détruits et 5,88 millions gravement affectés. 48,4% du colza d’hiver a été touché et 32,4% des cultures de légumes”, souligne Stephen Green, économiste de Shanghai Chartered. En outre, les intempéries sont survenues juste avant les vacances de Nouvel an lunaire, période de fêtes et de grande consommation qui met toujours les prix sous pression.
“L’indice des prix agricoles a bondi de 18% durant le mois de janvier, 14 fois plus vite que l’augmentation moyenne mensuelle au cours des six mois précédents. Si l’on exclut l’impact des tempêtes, nous estimons que l’inflation des prix agricoles reste deux à trois fois plus forte que l’accroissement mensuel normal avant la Nouvelle année chinoise”, a commenté dans une note Ma Jun, de la Deutsche Bank. “L’indice des prix à la consommation devrait enregistrer deux trois pics au premier trimestre et dépasser 8% en mars”, estime-t-il. Pour Chen Xidong, de BNP Paribas, “le plus haut devrait intervenir en février”, parce que le pays a encore davantage souffert des intempéries. Pour sa part Stephen Green pense que les tendances inflationnistes vont perdurer, sous l’effet de la hausse de l’alimentaire, des matières premières et, selon lui, d’une hausse nécessaire des prix contrôlés, comme ceux du charbon et du pétrole. Et si, pour l’analyste, la poursuite de “l’appréciation du yuan est la bonne politique pour réduire les pressions inflationnistes à moyen ou long terme”, les autorités chinoises procèderont vraisemblablement à de nouvelles hausses des taux d’intérêt en 2008. “Nous nous attendons à quatre hausses de 27 points de base chacune”, dit-il. L’an dernier, dans le cadre de ses mesures de resserrement monétaire la Chine a relevé six fois les taux de base, tout en précédant à dix hausses des taux de réserves obligatoires des banques. |
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